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ERMITA DE LA VIRGEN DEL CERRO

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Remerciements

A notre ami Juan Antonio Alonso, amateur de l’Art, qui nous a fait connaitre cet édifice d’origine préroman et nous a fourni les informations et photographies utilisées dans cette fiche..

Remarques préliminaires

  • Petite église, composée d’une abside au mur de chevet plat et une nef rectangulaire, structure habituelle pendant le repeuplement de l’est de la Castille.
  • Bien qu’une partie de sa décoration annonce déjà le roman, beaucoup de ses caractéristiques révèlent une grande influence de l’architecture asturienne.
  • Pour tout cela, il serait très intéressant de faire une étude approfondie de cet édifice et son environnement.

Description

Sur un petit promontoire, tout près de Cueva de Juarros, à environ 20km de Burgos, se trouve cette petite église, de 19,5m de long sur 6 de large, qui, à première vue, passerait inaperçue parmi le grand ensemble d’édifices romans qui se conservent dans son environnement, grande partie d’entre eux beaucoup plus grands et de meilleure qualité artistique. Cependant, dès le premier coup d’oeil, nous découvrons un détail insolite, quelque chose qui la différencie de l’image habituelle des constructions religieuses romanes: le fait que son unique abside, située de façon conventionnelle vers l’orient, se termine par un mur de chevet plat, ce qui nous invite à envisager une origine très antérieure et nous incite à nous arrêter pour une étude plus approfondie de ce monument.


En nous approchant, nos soupçons se confirment. Nous nous trouvons devant une structure formée d’une seule nef, très haute, et d’un chevet composé de deux corps de différente hauteur mais tous deux beaucoup plus bas que la nef, le premier est un petit presbytère de même largeur que la nef et le second une abside de forme rectangulaire, nettement plus étroite. Par la suite, lors d’une réforme du XVIIIème siècle, deux grands contreforts et une petite sacristie furent ajoutés, tout cela sur le côté sud.


Mais, toujours à l’extérieur, nous trouvons plusieurs détails qui confirment la possibilité d’une construction très antérieureVista general desde el surau premier roman, au moins à son origine. En effet, la première chose qui attire notre attention est que, aussi bien son entrée actuelle par le côté sud, qu’une porte murée à l’ouest, ont une forme déprimée avec arc semi-circulaire de décharge, de style asturien le plus pur. Sur le côté ouest, à une plus grande hauteur, trois ouvertures sont conservées murées, terminées en arcs en plein cintre, et qui, à ce qu’il semble, communiquaient jusqu’au début du XXème siècle avec une partie de l’édifice appelée ‘la maison de l’ermite’ qui, par ses caractéristiques , aurait été à l’origine un triple portique, un peu moins haut que la nef, à deux étages,  bien qu’avec ses côtés échelonnés par rapport à la partie centrale, élément qui aussi était habituel dans l’art asturien.


Bien qu’évident à première vue, il faut souligner que le style de construction change selon la hauteur, de façon non homogène, dans les différents murs de l’église, présentant dans certaines zones des parties basses une structure formée de pierres plates placées en épi – chose habituelle dans les constructions romaines et paléochrétiennes mais qui, généralement, n’apparait pas dans les édifices postérieurs au VIème siècle- alors que dans d’autres, petites pierres de taille et  maçonnerie furent utilisées, bien qu’avec, dans tous les cas, de grandes pierres de taille dans les angles. Quant à sa couverture, les trois espaces disposent d’une toiture à deux versants, tous sauf la petite travée du presbytère se terminent en auvent; de grande taille supportés par des modillons de différente décoration, dans certains cas de simples croix asturiennes et dessins géométriques taillés en biseau, dans d’autres à base de roleos comme ceux que l’peut voir dans les édifices mozarabes, et le reste de type roman primitif.


Des fenêtres originales, seule se conserve, murée, celle qui se trouve dans le mur du chevet de l’abside très étroite et avec ébrasure intérieure.Vista de la cabecera desde el nordesteLes autres furent substituées par deux de plus grande taille, l’une sur le côté nord et l’autre sur le côté sud, toutes deux terminées en arc en plein cintre et avec une décoration romane primitive, ajoutées bien sûr à une époque postérieure à leur construction puisqu’elles sont situées dans les zones refaites des murs, à tel point que celle du côté sud coupe l’arc de décharge de la porte d’accès. Dans le mur ouest, à l’intérieur de l’embrasure supérieure aveugle fut aussi ajoutée,  à une époque postérieure, une fenêtre rectangulaire.  


Son intérieur rappelle la partie supérieure de la Cámara Santa de la Cathédrale d’Oviedo. Tous deux se composent d’une seule nef étroite et très haute, terminée en chevet plat, beaucoup plus étroit et plus bas, bien que dans ce cas se trouve une petite zone intermédiaire, de même largeur que la nef et un peu plus haute que l’abside. Mais ce qui la rapproche encore plus de l’édifice asturien est qu’ici aussi une voûte en berceau fut construite par la suite, couvrant la nef, supportée par des arcs doubleaux doubles superposés, dont le supérieur s.appuie  sur des piliers adossés au mur et l’inférieur, un peu plus étroit, sur des colonnes entregas appuyées sur chaque pilier. Les colonnes sont formées par de multiples éléments cylindriques taillés en général sur la même pierre qui forme le pilier et disposent de base, chapiteau et abaque. Les abaques  ressortent d’une frise en damier qui parcourt les murs latéraux de la nef et dispose d’une décoration géométrique, taillée à deux plans, de claire ascendance préromane. Cependant, la plupart des chapiteaux, bien qu’ils conservent en général la cordelière asturienne, sont déjà de type roman primitif, dans lesquels la taille à deux plans fut substituée par une sculpture en relief d’assez mauvaise qualité, formant en général des scènes de la Bible. La décoration des bases est plus atypique, presque toutes de type préroman avec des cordelières lisses ou cordées, bien que quelques-unes présentent une complexe décoration en relief qui s’étend au commencement du fût, toutes sur de curieuses plinthes rectangulaires ou en forme d’étoile avec une simple décoration cordée.


Le chevet est aussi très simple: alors que l’arc d’accès au presbytère, en plein cintre, s’appuie sur des impostes sans décoration, il y a, à l’entrée de l’abside un arc double de structure semblable à celle des arcs doubleaux de la nef, de telle sorte que l’intérieur s’appuie sur des piliers à imposte et l’extérieur sur des colonnes avec chapiteau, dans les deux cas sans décoration. Les deux espaces sont couverts par des voûtes en demi berceau.


Vista de la nave desde la cabecera


En principe, faute d’une recherche approfondie de cet édifice et son environnement, tout semble indiquer que cette église fut l’objet de trois phases de construction, sans compter les travaux du XIIIème siècle déjà indiqués. Nous étudierons maintenant les caractéristiques qui nous paraissent les plus signifivatives pour arriver à cette conclusion.

 



  • Aussi bien la structure générale de l’édifice que les portes conservées, l’une sur le côté sud et l’autre murée dans le mur ouest, toutes deux déprimées avec un arc de décharge en plein cintre, et les trois ouvertures murées sur cette dernière, aussi en arc en plein cintre et avec une disposition qui indique la présence d’un triple portique avec escaliers dans les deux compartiments latéraux et un choeur central plus élevé, sont de claire ascendance asturienne. La grande utilisation de la corde  dans la décoration intérieure et les croix qui décorent quelques modillons indiquent une évidente relation avec l’art asturien.



  •  Les fenêtres des côtés nord et sud et la décoration des chapiteaux et de quelque base se trouvant à l’intérieur de la nef démontrent qu’il y eut une ample remodélation de l’église dans la phase initiale du roman castillan. Des modillons de décoration romane primitive, mélangés à d’autres styles antérieurs apparaissent aussi.


  • La présence de franges de construction à base de pierres plates en épi et la situation de l’église dans une zone élevée, très peu habituel dans les constructions préromanes postérieures au VIème siècle, ainsi que le fait qu’il n’y ait ni arcs ni voûtes en fer à cheval ou décoration qui pourrait être considérée d’époque wisigothe, nous fait envisager la possibilité que, comme à S. Vicente del Valle, édifiée aussi sur un petit promontoire de terrain, l’origine de cette église soit une construction romaine ou paléochrétienne, dans une zone habitée, comme nous le savons, depuis ces époques et qui continuerait â être utilisée pendant la monarchie wisigothe jusqu’a sa destruction ‘en grande partie- pendant l’invasion arabe.


Conclusions

Conformément à tout cela, nous pouvons établir une hypothèse- dans l’attente, bien sûr,  d’une étude archéologique en profondeur de tout son environnement- sur l’histoire de cet ermitage,Detalle de uno de los capiteles visigodoscoïncidant  en général avec celle de D. Braulio Valdivielso sur les phases suivantes:

  • Paléochrétien: IIIème au Vème siécles, Par la distribution des restes de construction en épi, il s’agirait d’un édifice de plan presque identique à l’actuel, y compris le chevet où se trouve la décoration en épi jusqu’a mi-hauteur. Luis Sáez Abad nous a envoyé, en Janvier 2012, l’information suivante sur ce thème; ‘Au cas où cela vous intéresserait, il y a quelques années, pendant une procession célébrée dans ce village et sur le chemin de l’ermite citée et après que  la terre ait été remuée pour l’aménagement de ce chemin, j’ai trouvé une monnaie romaine. Je ne suis pas expert mais cela m’a fait penser qu’auparavant, comme il est dit dans cette fiche, cet ermitage fut un temple romain.'(Voir monnaies)
  • Asturien: Fin du IXème siècle, début du Xème. Du temps D’Alfonso el Magno, le royaume d’Asturies étendit sa frontière jusqu’au Duero. Nous savons qu’il fortifia Burgos, située non loin de cet ermitage, qui dut être reconstruit à cette époque par des personnes venues du nord vu que, comme nous l’avons indiqué, on observe de nettes influences de l’art asturien. Sa structure serait identique à l’actuelle, avec une couverture plane en bois dans la nef, et le porche à deux étages disparu pendant le siècle dernier.
  • Roman: Fin du XIème siècle, début du XIIème. Sans modifier la plus grande partie de la structure de l’église, les deux fenêtres romanes furent ouvertes et la nef voûtée, ajoutant des piliers, colonnes et arcs doubleaux. Il est possible que, dans cette phase, l’accès original de l’abside ait été substitué par l’arc double actuel qui a la même structure que ceux construits dans la nef. Â l’extérieur le toit de la nef  et peut-être celui de l’abside aurait été refait , mais en conservant une structure semblable à l’antérieure, réutilisant d’anciens modillons  et en ajoutant de nouveaux.

Il ne fait aucun doûte que nous nous trouvons face à une église très peu connue mais très intéressante,- bien que dans l’attente d’une étude approfondie-, non seulement du point de vue artistique mais aussi historique.

Autres informations intéressantes

Moyen d’accès: Sortir de Burgos par la N-120, direction Logroño. A environ 46kms, prendre la BU-811 jusqu’à San Vicente del Valle. Coordonnées GPS: 42º 20′ 3,24?N 3º9? 41,01’W.
Horaires: Juillet-Septembre: 11-14.00 et 15.00-20.00 h. Fermé le lundi.
Téléphones d’information: 947 58. 61.08.

 

Bibliographie

Historia de España de Menéndez Pidal: Tomos III, VI y VII*
Ermita de la
Virgen del Cerro: Braulio Valdivielso Ausín
L’Art Preroman Hispanique:
ZODIAQUE

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