SAN VICENTE DEL VALLE
Remerciements:
Tous nos remerciements à notre ami Juan Antonio Alonso, grand amateur de l’Art Préroman, qui nous a fait connaitre cet édifice si intéressant et nous a procuré l’information et les photographies utilisées dans cette fiche.
Remarques préliminaires
- Ha sido estudiada y restaurada después del incendio de su techumbre en 1986.
- Edificio muy atípico, posiblemente de origen tardoromano, modificado en el siglo VII y convertido en iglesia durante la repoblación, en el entorno del año 900.
Description
Dans le secteur oriental de la province de Burgos, située sur le contrefort septentrional de la Sierra de la Demanda, se trouve cette construction wisigothe, très peu connue mais qui, étant donné son magnifique état de conservation et ses caractéristiques particulières, semble d’un grand intérêt pour connaitre l’architecture de cette époque dont il nous reste, malheureusement, si peu.
Il s’agit d’un édifice de plan rectangulaire avec une seule nef aux grandes proportions, qui conserve sa structure originale et un chevet carré orienté vers le nord-est, mozarabe, et qui vraisemblablement en remplace un autre, de plus petite taille. La nef est illuminée grâce à quatre fenêtres, simples eten plein cintre sur le côté sud et à deux surprenants ensembles de fenêtres jumelles sur chaque côté, situées très haut et chacune d’elles formée par deux arcs en fer à cheval séparés par une colonne surmontée d’un chapiteau et d’une imposte.
Pendant la restauration postérieure à un incendie de sa toiture en 1986, des fouilles archéologiques furent faites, situant sa fondation à l’époque wisigothe, bien que des matériaux de quelque édifice romain ou paléochrétien antérieur fussent réutilisés. Cependant, deux phases se distinguent, antérieures au VIIIème siècle, clairement différenciées dans leur construction : la première, pendant laquelle fut construite la nef, avec les fenêtres inférieures, et une abside, disparue de nos jours, et une autre postérieure durant laquelle la hauteur de la nef fut augmentée et les fenêtres jumelles ouvertes à une hauteur beaucoup plus grande. Par la suite, pendant l’époque mozarabe -IX ou Xème siècle- il semble qu’il fut converti en un monastère d’une certaine importance dans la région et que l’abside actuelle fut ajoutée, avec trois fenêtres, couverte par une coupole et une intéressante corniche décorée de motifs géométriques et vegétaux. Pendant cette phase un portique fut aussi ajouté, conservé en partie, formé de trois compartiments, des fonts baptismaux d’immertion ayant été trouvés dans le compartiment situé au sud et quatre bases de colonnes encadrant la porte d’entrée, dans le compartiment central. Au XIIIème siècle, pendant la dernière époque de l’art roman, elle fut déjà l’objet de nouveaux
changements : la porte actuelle fut ajoutée ainsi que le campanile, et l’arc d’entrée à l’abside modifié.
Pendant cette restauration apparut, en plus d’une tombe située aux pieds de la nef, sur le côté opposé à l’abside, et considérée de la première phase de construction, une série de ruines décorées de différentes époques qui nous semblent très intéressantes pour analyser cet édifice. En effet, alors que dans sa construction furent réutilisés diverses éléments d’époque romaine, parmi lesquels plusieurs stèles funéraires et, plus tard, durant l’époque médiévale, son entourage fut utilisé comme cimetière, dont diverses stèles discoïdales ont été conservées, seuls de l’époque wisigothe sont apparus les quatre chapiteaux qui surmontaient les colonnes de séparation des fenêtres jumelles, considérés du mème atelier et des VI ou VIIème siècles, quelques-uns comportant des visages humains surprenants dans un type de sculpture de taille peu habituel dans l’art wisigoth
Conclusions
Considérant tout ce que nous venons d’exposer, cet édifice, dont nous savons qu’il renfermait à une extrémité une tombe longtemps considérée d’une première phase wisigothe et qui, après la reconquête de la région, fut réhabilité et utilisé comme église de monastère, tel qu’il nous apparait de nos jours, après avoir subi aussi quelques modifications au XIIIème siècle, contient une série de caractéristiques très peu habituelles dans l’architecture wisigothe et totalement contradictoires avec les exemples de l’architecture religieuse de cette période connus jusqu’à présent :
-
Il n’est pas orienté vers l’est mais vers le nord-est. `
-
Très peu d’églises wisigothes sont formées d’une seule nef et une abside et aucune de si grande taille.
-
Nous ne connaissons aucune église wisigothe avec deux lignes de fenêtres à une hauteur différente.
-
Les arcs des fenêtres inférieures sont en plein cintre, alors que ceux des fenêtres supérieures sont en fer à cheval, ce qui semble indiquer que l’édifice original appartiendrait à une époque antérieure et la partie supérieure des murs à la période wisigothe.
-
Très peu d’églises de cette époque ont leur entrée principale sur un côté et celles qu’il y a sont de type nord-africain et sont situées dans la moitié sud de l’Espagne.
-
Parmi les ruines décorées qui sont apparues, seuls les quatre chapiteaux des fenêtres sont considérés wisigoths ; cependant il y a de multiples pièces de périodes antérieures.
Pour tout cela, une option à considérer lors de l’analyse des possibles phases de construction et d’utilisation de cet édifice serait qu’il pourrait s’agir à l’origine d’une construction d’époque romaine ou paléochrétienne- le paysage de la région nous amène à penser à l’existence d’une villa romaine- à laquelle correspondrait la partie basse des murs avec les fenêtres en arc en plein cintre. A la fin du VIème siècle ou tout au long du VII il aurait été reconstruit ou agrandi, bien que dans ce cas aussi en tant qu’édifice civil, étant donné que sa structure n’a rien en commun avec une église wisigothe et est trop ouvert pour être une construction militaire.
Le seul antécédent d’époque wisigothe auquel nous pouvons avoir recours dans la recherche d’une structure de ce genre sont les ruines du palais de Recópolis. Ce palais, dont il ne nous reste que le plan jusqu’à une hauteur d’environ un mètre, mais dont il existe une reconstruction théorique qui nous semble adéquate, fut construit pendant le règne de Leovigildo et consistait en un édifice rectangulaire de plus de 130m. de longueur sur 9 de largeur, distribué en plusieurs nefs contiguës, toutes à deux hauteurs d’après la reconstruction mentionnée, et avec des fenêtres à chaque étage. Il y a une différence importante avec la nef de San Vicente del Valle, parce que, à Récopolis, une série de piliers centraux fut utilisée pour supporter la toiture à deux versants et n’apparaissent pas ici, ce qui pourrait se justifier puisqu’il s’agit d’une nef beaucoup moins longue,ou d’un plus grand développement des techniques de construction étant donné que l’agrandissement de San Vicente pourrait être postérieur de près d’un siècle. Si nous acceptions cette possibilité, l’église de Santa María del Valle aurait été, dans sa version wisigothe, un édifice civil à deux étages, peut-être le palais d’une grande propriété rurale ou d’une petite ville . Pour appuyer cette théorie, nous pourrions rappeler que, comme nous le savons, l’autre ville que fondèrent les wisigoths en Espagne fut Vitoriacum, c’est-à-dire, Vitoria, à seulement 107kms de San Vicente del Valle ; il ne serait donc pas insensé de penser que ce lieu, situé entre cette ville et la région d’Espagne la plus peuplée par les Goths, aurait eu un centre wisigoth quelque peu important.
Quoi qu’il en soit, ce qui nous semble évident est que cet édifice si peu connu , par ses caractéristiques particulières et parce qu’il s’agit de la seule construction civile wisigothe qui nous soit parvenue dans son intégrité, mérite une attention très supérieure à celle reçue jusqu’à présent et, bien sûr, une visite des amateurs de l’Art Préroman Espagnol
Autres informations intéressantes
Moyen d’acces: Partir de Burgos par la N-120, direction Logroño. Après 46 kms environ, prendre la BU-811 jusqu’à San Vicente del Valle. Coordonnées GPS: 42º 20′ 3,24″N 3º 9′ 41,01″W.
Horaires : Juillet-Septembre : 11-14.00 et 15.00-20.00h. Fermé le lundi.
Bibliographie
Historia de España de Menéndez Pidal: Tomo III
San Vicente del Valle: Daniel Gómez Martínez
Iglesia de La Asunción (San Vicente del Valle – Burgos): Caja de Burgos
Portails