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SAN JUAN DE BAÑOS

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Remarques préliminaires

  • Il s’agit du seul édifice wisigoth dont la date de construction figure sur une dalle qui se trouve sur son chevet. Fut déclaré Monument National en 1897.
  • Au XVIème siècle, deux chapelles furent ajoutées à son chevet, occupant ainsi l’espace qu’il y avait entre ses trois absides exemptes, et au XVIIIème les deux extèrieures disparurent, modifiant substantiellement son aspect original.
  • Dans un état lamentable à la fin du XIXème siècle, a été depuis lors l’objet de plusieurs processus de restauration et de fouilles archéologiques qui permirent de connaitre sa structure originale, ainsi qu’une étude de ses parements.

Environnement historique

Cette église, située dans une région très riche en découvertes romaines et wisigothes, représente le maillon parfait entre les églises cruciformes postérieures et toute l’architecture wisigothe antérieure car, bien que par sa forme de construction nous pourrions déjà l’inclure parmi les premières, son plan original se rapproche beaucoup de toutes les églises du VIème et début du VIIème siècle dans lesquelles nous observons une modification continue dans la forme des chevets avec l’apparition de différents types de pseudotransepts ajoutés aux plans basilicaux comme, par exemple, à Cabeza de Griego, Recópolis ou Santa Lucía del Trampal.

D’autre part, elle est la seule dont nous n’ayons aucun doute sur sa date, car elle conserve une inscription, encastrée dans le mur du chevet, entre quatre pierres saillantes décorées de roues aux San Juan de Baños: Vista desde el costado norterayons courbes, qui démontre sa fondation par Recesvinto le 3 Janvier 661. Telle inscription, écrite dans un latin peu pur, a ètè traduite par Jacques Fontaine dans les termes suivants:

“Précurseur du Seigneur, ô martyr Jean-Baptiste, garde en ta possession ce séjour bâti à titre d’éternelle offrande, que je t’ai pieusement, moi le roi Récesvinthe, par dévotion personnelle à ton nom, consacré en toute propriété, la treizième année qui suivit ma glorieuse association á la royauté, l’an six cent quatre-vingt-dix-neuf de l’ère (hispanique)”.

D’après ces mots, et nous appuyant sur sa consécration à S. Jean-Baptiste et à l’existence non loin de cette église d’une fontaine de la même époque qui donna son nom à la villa, il parait vraisemblable, selon l’ancienne tradition, qu’elle fût construite par ce monarque wisigoth en remerciement pour sa guérison dans cette fontaine au retour de quelque campagne contre les villages du nord de la peninsule.

 

Description

Les fouilles effectuées entre 1956 et 1963 permirent de savoir qu’à l’origine, elle avait la la forme d’un carré d’à peu près onze mètres de coté auquel fut ajouté un portique, la chapelle centrale du chevet et les deux extrèmités du transept avec deux autres chapelles latérales dans le chevet, séparées de la chapelle centrale, ce qui confère une structure très originale qui n’a aucun parallèle ni à l’intérieur ni hors de l’Espagne sauf en ce qui concerne la basilique de Santa Lucía del Trampal, récemment découverte dans la province de Cáceres. Ces deux chapelles durent disparaitre à laSan juan de Baños: Detalle de la bóveda del ábasidefin du Moyen-Âge, et sans doute être substituées vers le XV ou XVIème siècle par deux autres adossées à la centrale et couvertes par des voûtes ogivales.


L’intérieur, d’une grande beauté, est de type basilical à trois nefs, la nef centrale beaucoup plus grande que les latérales et à peu près deux fois plus haute que large, séparées par quatre arcs en fer à cheval sur des colonnes cylindriques, sans doute réutilisées de quelque monument romain, la première adossée au mur du chevet. Au-dessus de chacun de ces arcs se trouve une fenêtre donnant à l’extérieur, profitant de la différence de hauteur entre la nef centrale et les nefs latérales.


Comme le démontrent les fouilles effectuées et le plan ci-joint, à la hauteur du dernier arc une sorte de transept se prolonge des deux côtés, se terminant dans deux chapelles séparées de la centrale, toutes trois sans doute semblables. Le fait qu’il pourrait y avoir un triple chevet, qui apparait aussi dans d’autres constructions de l’époque wisigothe comme San Millán de la Cogolla ou la Cueva de los Siete Altares, sans oublier la basilique mentionnée auparavant de Santa Lucía del Trampal, semble être dû à une triple invocation du temple plus qu’à la possibilité de concélébration étant donné la situation indépendante des autels


Adossé au mur situé à l’ouest se trouve un petit portique d’origine clairement orientale, auquel fut ajouté par la ultèriorement un campanile, avec une porte déprimée sur l’intérieur et un arc en fer à cheval sur l’extérieur. Ce genre de portique avec porte extérieure en arc et porte intérieure déprimée, qui apparait pour la première fois à San Juan de Baños, sera très courant dans l’architecture postérieure wisigothe et l’asturienne.


Quant à la forme de la couverture, nous pouvons affirmer que les nefs eurent une couverture plane, bien que celle qui existe actuellement soit très postérieure et différente de l’originale, car la hauteur des arcs est très supérieure aux murs latéraux, ce qui empêcherait la présence de tout type de voûte. Ceci explique parfaitement la claire apparence classique de cette partie de la basilique. La chapelle centrale, la seule du chevet se conservant dans son état original, est couverte d’une voûte en berceau avec génératrice en forme de fer à cheval comme prolongement du splendide grand arc qui la communique avec la nef. Cette voûte, de construction magnifique, ainsi que la fenêtre qui se trouve dans le mur du chevet, aussi en forme de fer à cheval, rappellent celles de l’église de Santa María de Melque, de construction postérieure.


Il ne reste rien des côtés du transept, mais, nous basant sur le fait que le plan des deux chapelles latérales ressemble beaucoup à celui de la chapelle centrale et que dans la nef centrale, juste au-dessus des deux points de départ du transept il y a deux fenêtres, ce qui nous amène à affirmer que celui-ci, à son point le plus haut, ne pourrait pas surpasser la hauteur du commencement du toit des nefs latérales, il semble, comme seule solution possible, qu’aussi bien les deux ailes du transept que les chapelles latérales du chevet auraient eu une toiture à deux versants comme la chapelle centrale et à la même hauteur que celle-ci, qui coïncide avec la partie la plus haute des nefs latérales. Nous appuyant sur le même raisonnement, nous pouvons supposer que tout l’ensemble du chevet aurait été couvert, comme la chapelle centrale, à base de voûtes en berceau en forme de fer à cheval, se formant à partir de cinq arcs de ce genre: l’arc central que nous connaissons, les deux autres qui partent des côtés du transept et ceux de l’entrée des chapelles latérales.


San Juan de Baños: Muro de separación de las naves. Detalle de arquería y ventanas de la nave centralLa solution proposée laisse latent le problème de l’union des voûtes du transept avec celles des chapelles latérales, de difficile solution à cette époque, comme le démontre le fait que seule cette partie de l’édifice se soit écroulée. Laissant de côté pour inviable la possibilité d’une lanterne sur l’intersection des voûtes , semblable à celles de Santa Comba de Bande ou San Pedro de la Nave, car il manquerait l’appui de deux des côtés, il nous reste la possibilité de penser que les deux voûtes en berceau pourraient s’unir, formant l’une des arêtes, sans aucun antécédent à cette époque, et, dans ce cas, les arcs d’entrée aux nefs centrales n’existeraient pas ou, solution qui semble plus probable, que les voûtes ne se croisent pas et dans l’angle ait été construite une fausse voûte d’arêtes faites d’un matériel léger, du style de la lanterne de Santa Comba de Bande mais appuyée directement sur les arcs, toute la nef maintenant à l’extérieur la même hauteur. Les dessins montrent comment serait, dans l’un ou l’autre de ces deux derniers cas, la structure externe originale de l’église.


Une mention à part méritent les dix arcs en fer à cheval qui se conservent dans le monument. Ce sont les plus anciens de ce genre qui se connaissent en Espagne, à l’exception de celui de la porte de Santa Eulalia de Bóveda, mais, étant donné leur perfection, il eurent surement une multitudes d’antécédents, disparus de nos jours.


Ceux des arcatures qui divisent les nefs sont prolongés d’un tiers de rayon sous le centre, les sommiers étant communs aux deux arcs s’appuyant sur chaque colonne, ce qui augmente la robustesse de l’ensemble.


Le grand arc de l’abside centrale, prolongé de deux septièmes parties deSan Juan de Baños: Vista exterior de la ventana del ábsiderayon, sans clef, sur des impostes décorées, est prolongé comme nous l’avons déjà dit, par la voûte qui couvre la chapelle. La sensation que produit la vue intérieure avec les deux arcatures sur les côtés et l’abside en face, servirait pour considérer cette église comme un monument exceptionnel.


En dernier lieu, l’arc d’entrée au portique, l’un des plus intéressants de toute l’architecture visigothe, est aussi prolongé d’un tiers de rayon, avec l’extrados vertical, les impostes décorées comme la frange de l’intérieur et avec un clef où est sculptée une croix pattée. La moulure de décoration qui contourne tout l’arc est d’un grand intérêt.


Quant à la décoration nous pourrions distinguer deux genres parfaitement différenciés. Le premier le compose les huit chapiteaux de style corinthien dégénéré, étant le premier à gauche d’origine romaine et les autres sept ses copies plus ou moins réussies d`époque wisigothe, et où nous pouvons apprécier clairement dans certains la taille typique à deux plans qui caractérise ses sculpteurs. Très intéressant aussi est le fragment de tambour de porte qui se conserve au Musée Archéologique National, en marbre jauni et décoré d’une tige ondulée d’où nait une fleur et une grappe.


De style tout à fait distinct, à base de motifs purement wisigoths taillés au ciseau, sont tous les autres détails de décoration qui se conservent, parmi lesquels nous pourrions détacher les impostes des deux chapiteaux les plus proches du chevet, celles du grand arc et celle de l’arc du portique, ainsi que leurs moulures extérieures et les frises qui longent l’abside et les murs, à l’intérieur au-dessus des fenêtres et à l’extérieur au milieu. Dans tous nous trouvons des cercles entrelassés, des croisillons alignés et des tiges ondulées semblables à la décoration de beaucoup d’autres monuments wisigoths antérieurs et de la même èpoque.


Le type de construction ressemble beaucoup à celui des églises cruciformes qui sont arrivées jusqu’à nous de la dernière époque wisigothe, par l’utilisation de grandes pierres de taille équarries, avec peu de mortier, de taille variable et sans l’intention de former des rangées dans les murs et dans les voûtes des chapelles et à base de pierres de plus petite taille dans les arcatures et dans les murs qui s’appuient sur elles. Nous pourrions dire que San Juan de Baños est un magnifique exemple de l’art aulique de Tolède presque entièrement disparu et nous donne une idée de comment devaient être les grandes basiliques dans les principales villes dont il ne nous reste ni les fondations par suite de l’invasion arabe et de la fièvre destructive de tout ce qui précèdait dont firent preuve les constructeurs catholiques à partir de la reconquête.


 


Autres informations intéressantes

Moyen d’accès: Route A-611, entre Palencia et Valladolid, à 11,5km de Palencia, à Venta de Baños, prendre la PP-1224, direction Baños de Cerrato qui se trouve à 3kms. Coordonnées GPS: 41º 55′ 14,90″N 4º 28′ 20,12″W.
Téléphone d’Information: Guide de San Juan de Baños, 628.720.885.
Horaires des visites:
fermé le lundi.
– Eté (1 Avril au 30 Septembre). 10 :30 à 14 :00h et 16 :50 à 20 :00h.
– Hiver 1 Octobre au 31Mars) :11 :00 à 14 :00 et 16 :00 à 18 :00h.

 

Bibliographie

Historia de España de Menéndez Pidal: Tomo III
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Preroman Hispanique: ZODIAQUE
Ars Hispanie: Tomo II
Imagen del
Arte Hispanovisigodo: Pedro de Palol

Portails

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