BIBLIA LEONESA DE SAN ISIDORO
Caractéristiques principales
- Référence: Archive Capitulaire de la Real Colegiata de San Isidro de León.
Manuscrit nº 2. - Autres noms: Codex Biblicus Legionensis, Codex Gothicus Legionensis.
- Dimensions: 485x345mm.
- 514 feuillets en parchemin et lettre minuscule wisigothique sur deux colonnes de
51 lignes. - Plus de 300 miniatures.
- Fac-similé disponible. Codex complet : Fundación Hullera Vasco-Leonesa.
Environnement historique
Florencio y eut sa résidence. Miniaturiste de grande qualité et scribe favorit du comte Fernán Gonzalez qui, comme le considère le père Pérez de Urbel, dut naître aux environs de l’an 918, et dont il nous est parvenu treize oeuvres fondamentales pour le développement et l’étude de la miniature mozarabe, crées entre 937 et 978, dont six manuscrits – deux Bibles illuminées, et les copies de quatre importants codex étrangers- ainsi que sept lettres de donation de Fernán Gonzalez et de son fils García Fernandez.
Le Codex Biblicus Legionensis, comme nous pouvons le constater dans une merveilleuse miniature à page entière qui ferme la Bible en guise de conclusion, fut terminé à Valeránica le 19 Juin 960 par le miniaturiste Florencio et le calligraphe Sancho où ils incluent leurs propres images en double exemplaire, entourant une grande lettre OMEGA formée par deux arcs en fer à cheval inversés.
Bien qu’il n’existe aucune référence sur la date à laquelle cette Bible serait devenue propriété de San Isidro de Leön, nous considérons comme très probable qu’elle ait été offerte par les rois Fernando I et Sancha en 1037, une fois disparu le monastère de Valeránica.
Description
Les illustrations de Florencio s’éloignent totalement du réalisme classique, sans arriver à la synthèse précubiste du diacre Juan dans la Biblia Sacra de León de l’an 920, pour refléter l’esprit des personnages, palliant certains détails des faits historiques jusqu’à modifier des détails de scènes et de constructions bien qu’ils soient parfaitement documentés. Il semblerait que, pour l’enlumineur, selon J. Pijoán “l’important n’est pas le phénomène naturel des choses et des faits, mais la transcendance spirituelle de l’acte qui est en train de se réaliser”, ce qui se représente par des figures statiques, au corps allongé et à tête petite et arrondie d’où se détachent de grands yeux, à l’orbite très blanche et pupilles noires très remarquables.
Dans ses plus de cents histoires bibliques, nous trouvons une description complète des caractéristiques les plus intéressantes de la société hispanique à la fin du premier millénaire, tels que vêtements, éléments de culte, ou édifices religieux et civiles. À tout cela, il faut ajouter la qualité de sa calligraphie et la beauté d’une multitude de lettres capitulaires.
On a voulu trouver toutes sortes d’influences dans le style pictural de Florencio, depuis les wisigothes, arabes, sassadines, byzantines et carolingiennes, jusqu’à asturiennes et même du nord de l’Europe, et tout cela pourrait sans doute se justifier dans la plupart des cas. Bien que, pour des raisons évidentes, il ne s’agisse pas d’analyser ici le manuscrit sur un plan aussi détaillé, nous aimerions exposer que, à notre point de vue, nous nous trouvons devant un grand miniaturiste qui développe son style personnel dans un entourage culturel de grande perméabilité et capacité d’absorption de toutes les tendances artistiques qui apparaissent peu à peu, comme il arriva, selon nous, aussi bien dans l’art wisigoth que dans le mozarabe, qui ne fut qu’une période de récupération de l’esprit éclectique de l’époque antérieure, après une phase aussi normalisée que la plus grande partie de l’art asturien. À partir de cette culture de sédimentation de tout ce qui est connu dans une grande liberté de création, Florencio définit son propre style, utilisant à sa façon les éléments du bagage artistique qu’il trouva dans cet entourage culturel et qui l’intéressait le plus et transmettant ses propres apports, de la même manière, aux créateurs postérieurs. À leur tour ceux-ci, qui jusqu’à la réforme de Cluny du XIème siècle se déplaçaient dans le même climat de liberté artistique, utiliseront dans chaque cas l’héritage de Florencio en accord avec les goûts et la qualité de chaque artiste.
Bibliographie
Historia de España de Menéndez Pidal: Tomos VI y VII*
SUMMA ARTIS: Tomos VIII y XXII
L’Art Préroman Hispanique: ZODIAQUE
Arte y Arquitectura española 500/1250: Joaquín Yarza
Veinte estudios sobre la Biblia visigótico-mozárabe de San Isidoro de León: Fundación Hullera Vasco-Leonesa
Portails
Monasterio de Valeránica
Biblia
visigótico-mozárabe de San Isidoro de León (960)
Codex Biblicus Legionensis