SANTA MARÍA DE TARRASA
Remerciements:
À Christiane Maquet Dujardin qui nous a fourni les photos actuelles que nous incluons dans la galerie.
Remarques préliminaires
- Tout l’Ensemble Episcopal de Tarrasa fut déclaré Monument National en 1931 et Bien d’intérêt historico-artistique en 1985.
- Formé de trois édifices, cathédrale, baptistère et église paroissiale, Santa María, située sur le côté sud de l’ensemble, en était la cathédrale.
- Tout au long du XXème siècle, elle fut l’objet de plusieurs procédés de restauration, et de 2000 à 2008 se déroula un Plan Directeur de l’Ensemble Monumental complet, qui comprenait son étude, sa restauration et mise en valeur.
Description
(Voir en premier lieu la description générale de l’Ensemble Episcopal de Tarrasa)
Conclusions
Les doutes sur la date de construction de la basilique sont dus au fait que, alorsque toutes ses caractéristiques structurales, le plan de l’abside, l’arc d’accès, et ses fenêtres en forme de fer à cheval, un type de voûte qui existait déjà en Espagne depuis l’époque romaine, nous amènent à la considérer d’époque wisigothe ou mozarabe, nous voyons que le type d’appareil utilisé, bien que connu aussi depuis l’époque romaine, rappelle davantage l’art carolingien, la rattachant, par exemple à Germiny-des-Prés. En principe, il est évident que ces deux caractéristiques semblent contradictoires et obligent à une analyse plus complète, aussi bien d’un point de vue artistique qu’historique, et où nous trouvons une série de circonstances à considérer.
- S. Germiny fut construite par le wisigoth Teodulfo, émigré d’Espagne qui parvint à être, sous le nom de Píndaro, l’un des personnages les plus influents pendant le règne de Charlemagne (768-814) et évêque d’Orléans, et il est reconnu que la structure de cette église s’inspire clairement dans l’art wisigoth. Par conséquent, nous pouvons aussi accepter l’idée d’une possible influence d’églises wisigothes, comme par exemple celles de Tarrasa, dans ce type de constructions carolingiennes. Nous étudierons cette question plus profondément lors de l’analyse de San Miguel.
- Le fait qu’à Tarrasa partie des arcs conservés soit en fer à cheval et la plupart d’entre eux comme éléments structuraux nous oblige à envisager une datation d’époque wisigothe -VIIème- ou mozarabe- fin du IXème siècle ou Xème siècle.
- Il est important de souligner qu’il parait raisonnable qu’un ensemble épiscopal de cette importance ait été construit au moment de l’apogée – et, par conséquent , des plus grandes ressources économiques – de l’évêché, ce qui advint dans la deuxième moitié du VIIème siècle. . Une autre raison d’envisager cette datation est qu’à l’époque wisigothe la construction d’édifices importants était habituelle dans les sièges épiscopaux, comme Tolède, Mérida, Córdoba, Evora, Barcelone et même la grande basilique de Cabeza de Griego qui, bien que située dans un évêché beaucoup moins important que ceux cités, est l`édifice le plus grand de l’Art Préroman espagnol dont nous connaissions les mesures. Cependant, dans la phase mozarabe, l’effort de construction se dirigeait surtout vers la création de monastères dans les zones rurales.
- D’après nous, il y a un autre élément important àconsidérer. Il s’agit des grandes différences dans la structure des trois églises de Tarrasa. Dans notre introduction sur l’art wisigoth et le mozarabe, que nous considérons comme “néowisigoth”, nous sommes arrivés à la conclusion que les caractéristiques fondamentales de ces deux phases, contrairement à l’art asturien et à l’art carolingien beaucoup plus normalisés, sont d’un côté leur capacité de tant assimiler toutes les influences qu’ils trouvent en Espagne, et qui arrivent peu à peu, et d’un autre leur eclectisme, qui leur permettait de construire sans règles définies, utilisant dans chaque cas les structures et les techniques de construction connues à ce moment-là, sans autres conditionnements préalables. Il est donc impossible de trouver des règles générales, ni dans la forme des édifices ni dans les solutions techniques et le type d’appareil utilisé. D’après ce point de vue, tout l’Ensemble Episcopal de Tarrasa, avec ses différentes structures, ses différentes absides mais avec des modèles des trois types avant le VIIIème siècle, ses arcs en fer à cheval et l’utilisation d’un appareil inhabituel, mais qui pourrait avoir des antécédents d’époque romaine ou paléochrétienne dans la zone, est un clair exemple de ces caractéristiques que nous trouvons dans le dernier siècle de l’art wisigoth.
En résumé, et avec toutes les réserves qui correspondent à un thème aussi compliqué et si peu documenté, il nous parait plus probable que les trois églises formant l’Ensemble Episcopal, parmi lesquelles Santa María est la plus importante en tant qu’église cathédrale, aient été construites à la fin du VIIème siècle ou début du VIIIème, aient subi une destruction partielle à l’époque d’Almanzor et aient été restaurées à la fin du XIème ou début du XIIème siècle, devenant telles que nous les trouvons de nos jours.
Autres informations intéressantes
Adressse: Place del Rector Homs,s/n 08222 Tarrasa.
Téléphone d’information: 93 783 37 02
Horaire des visites: de mardi à samedi: le matin de 10h à 13:30h. Après-midi de 16h à 19h. Dimanche: de 11h à 16h. Lundi et jours fériés: fermé. Entrée gratuite.
Bibliographie
Historia de España de Menéndez Pidal: Tomo III
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Préroman Hispanique: ZODIAQUE
Ars Hispanie: Tomo II
Los Templos Visigótico-Románicos de Tarrasa: F. Torrella Niubó
Portails
Conjunto monumental de las iglesias de San Pedro de Tarrasa
Pla Director del Conjunt Monumental de les Esglésies de Sant Pere
de Terrassa