SAN PEDRO DE NORA
Remarques préliminaires
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- Déclarée Monument National le 3 Juin 1931.
- Restaurée initialement en 1935 par l’architecte Alejandro Ferrant sous la direction de Manuel Gomez Moreno, conservant les compartiments ajoutés à la structure originale.
- Fut incendiée pendant la guerre (voir photographie) et reconstruite à partir de 1950 par Luis Menéndez Pidal qui élimina tous les éléments n’appartenant pas à sa stucture originale., mais sans refaire les compartiments latéraux et ajoutant au nord-est un clocher inexistant à l’origine.
Environnement historique
On considère actuellement que cette petite église, dont il est question pour la première fois dans un document de donation d’Alphonse III en 905, fut construite à l’époque d’Alphonse II, étant donné sa ressemblance avec Santullano et Santa María de Bendones, bien qu’il pourrait aussi s’agir d’une église rurale de la fin du IXéme siécle, comme le proposait Schlunk. Déclarée Monument National en 1936, elle fut fidèlement reconstruite par Luis Menéndez Pidal et représente à l’heure actuelle un très intéressant exemple de l’Art Préroman Asturien.
Description
Située dans un beau paysage près de la rivière Nora, elle a l’aspect d’une séduisante version rurale de San Julián de los Prados, bien que plus stylisée à cause d’une plus grande relation longueur/largeur. Son plan est de type basilical, composé de trois nefs avec trois absides, formant un trapèze de 18m de long, 13 de large sur la façade principale et 12 au chevet, celui-ci plat et formé de trois absides et d’une fenêtre rectangulaire dans chacune d’elles. En plus de ces trois fenêtres, déprimées avec un arc de décharge en brique et protégées par une jalousie, il existe à l’étage supérieur, au-dessus du chevet, une autre fenêtre “triforium” sur une pièce qui, comme à Santillano, se trouve au-dessus de l’abside centrale et qui, elle non plus, n’offre aucune communication avec l’intérieur de l’église. Toujours d’après le même modéle, elle dispose aussi de contreforts, bien que seulement dans la séparation des absides et sur les côtés du chevet Il existe aussi un portique rectangulaire à la base, un peu plus étroit que la nef centrale, reconstruit pendant la restauration d’après les vestiges qui avaient été conservés. Il semble possible que ce portique, à son origine, ait eu deux pièces latérales, bien que le manque de preuve dans les fouilles et sa ressemblance avec Santullano, qui dispose d’un seul portique central, le rende peu probable. Cependant, il est vrai qu’on a trouvé des restes de compartiments adossés aux nefs latérales, dont on ne connait ni leur forme ni leur utilité, bien qu’on ait constaté qu’ils étaient à deux étages. Pendant la reconstrution, un clocher fut ajouté, inspiré probablement de celui de Santa María de Bendones, mais sans vestiges qui permettraient d’en envisager l’existence à San Pedro de Nora.
L’église est construite en maçonnerie de petites pierres et en pierres de taille aux angles, avec une toiture plane sur les trois nefs, séparées par quatre arcs en plein cintre en brique légèrement surhaussés sur des piliers carrés avec des bases et des impostes modelées, et la nef centrale un peu plus de deux fois plus large que les nefs latérales. Les trois absides, moins larges que les nefs à cause de la grosseur des murs qui les séparent, communiquent entre elles et avec les nefs par des arcs en plein cintre en brique et recouverts de voutes en berceau, la grande chapelle étant un peu plus étroite que la nef centrale. Sa ressemblance
avec Santullano est évidente, bien que, dans ce cas , étant donné qu’il s’agit d’une église de moindre importance, -ce qui n’obligerait pas à une tribune royale dans la zone du clergé-, il n’existe pas la grande nef de transept que nous trouvons dans la basilique d’Oviedo, si bien que la structure de San Pedro de Nora, malgré sa forme trapézoïdale, conserve une grande ressemblance avec une basilique classique.
À l’ intérieur, -qui conserve quelques restes des peintures originales sur stuc-, il faut détacher l’effet visuel qui provoque un léger rétrécissement dans l’église, de l’entrée au chevet, et qui accentue la sensation de profondeur. Elle dispose d’une illumination des nefs adécuate, venant de trois fenêtres rectangulaires de grande taille de chaque côté de la nef centrale, au-dessus de la toiture des nefs latérales, et qui, dans ce cas, ne sont pas centrées sur les arcs comme à Santullano, et d’une grande fenêtre ouverte au-dessus du portique sur la façade ouest. Comme nous l’avons déjà indiqué, le chevet dispose aussi de sa propre illumination grâce à une fenêtre rectangulaire de grande taille dans le mur extèrieur de chaque abside. La bonne illumination, ajoutée à la hauteur de la nef centrale- 11m – et à l’effet visuel mentionné, offre une vision de l’intérieur très équilibrée et séduisante.
Conclusions
Malgré ses humbles proportions et sa structure simple, San Pedro de Nora est un bon exemple de l’Art Préroman Asturien et, grâce à une reconstruction soignée, à son parallélisme intéressant avec Santullano et la beauté du paysage où il se trouve, nous recommandons sa visite à tous les voyageurs.
Autres informations intéressantes
Moyen d’accès: Sortir d’Oviedo par la A-63 vers Grado-La Espina. Prendre la N-634 jusqu’à la sortie 9 direction Trubia et la déviation vers Nora à une rotonde à 2kms. L’église se voit sur le côté gauche de la route.
Coordonnées GPS: 43º 22′ 8,65″N 5º 57′ 43,17″W.
Téléphone d’information: Conserjería de Cultura, C/Sol Nº8, 33009 Oviedo: 985.106.737 ou 985.106.700.
Heures de visite: Demander dans le village, ils ont la clef.
Bibliographie
Arte Pre-románico Asturiano: Antonio Bonet Correa
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Preroman Hispanique: ZODIAQUE
Ars Hispanie: Tomo II
Arte Asturiano: José Manuel Pita Andrade
La intervención en la arquitectura prerrománica asturiana: Jorge Hevia Blanco
Guía del Arte Prerrománico Asturiano: Lorenzo Arias Páramo
Portails