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SAN CEBRIÁN DE MAZOTE

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Remarques préliminaires

  • Descubierta por Agapito y Revilla y por Lampérez en 1902, había sido muy modificada en época barroca, en la que se habían añadido bóvedas, una espadaña y algunas dependencias anexas. Fue declarada Monumento de Interés Cultura el año 1916.
  • Fue restaurada entre 1932 y 1945, eliminando los añadidos y reconstruyendo el cimborrio y otros elementos desaparecidos, de acuerdo con las directrices de M. Gómez Moreno, que la había estudiado y considerado como mozárabe, relacionándola con Santiago de Peñalba.
  • En 1985 se efectuó un nuevo proceso de restauración.

Environnement historique

À la fin du IXème siècle, l’essor donné à la reconquête par Alfonso III, qui mena la frontière jusqu’au Duero, provoca le besoin de repeupler les nouveaux territoires, ce qui, dans plusieurs cas, se produisit avec les chrétiens mozarabes qui échappaient de Al Andalus à une époque où leurs relations avec le califat s’étaient beaucoup compliquées, après le mouvement des ” martyrs chrétiens ” dirigé par San Eulogio y Álvaro à Courdoue et la création dans la montagne de Ronda d’un royaume indépendant par OmarSan Cebrián de Mazote:  Alzado y planta según Jacques Fontaine (Zodiaque) Ben Hafsun, lui aussi d’origine arabe. L’une des zones les plus avantagées par cet élan de repeuplement, avec tout l’appui des monarques léonais, fut ce territoire, protégé des attaques arabes par le Duero et le Pisuerga et à l’abri des monts de Torozo, où nous trouvons San Cebrián de Mazote et Santa María de Wamba et, non loin de là, les restes de la magnifique décoration de San Román de Hornija. Nous devons aussi signaler qu’il s’agit d’une zone déjà importante à l’époque wisigothe car il se peut que Wamba, située à seulement 27km, soit l’ancienne Gérticos, lieu possible de la naissance du roi Recesvinto, qui y aurait fondé un monastère, où reposèrent ses restes et ceux de Wamba, et sur lequel Santa María fut reconstruite. Il semble aussi prouvé que le roi wisigoth Chindasvinto fit construire un monastère qui, par la suite deviendrait San Román de Hornija et où il fut enterré en l’an 653.

Les origines de la communauté religieuse qui s’établit à Mazote semblent être assez claires. Par le cartulaire du Monastère de San Martín de Castañeda nous savons qu’en 915, quelques moines de Mazote s’y étaient rendus avec l’abbé Martin, sans doute poussés par la famine et la peste qui dévastèrent cette année-là la plus grande partie de la péninsule. Selon l’information du cartulaire, les droits qu’ils acquirent sur quelques terres et pêcheries dans le lac de Sanabria furent à l’origine de ce grand monastère. Ceci semble démontrer qu’avant 915, la communauté de San Cebrián était entièrement formée, probablement de la fin du IXème siècle au début du Xème. L’importance de l’église conservée nous amène à penser qu’elle s’était très vite agrandie et que seule une partie des moines émigrèrent au Bierzo, conservant l’activité du monastère dont l’église ne fut sans doute terminée que quelques années plus tard. 

Description

San Cebrián de Mazote, de 30m de long sur 14 de large, et qui atteint 16m dans le transept, et 11m de hauteur dans la nef centrale, est l’église mozarabe de plus grande taille conservée de nos jours et représente un clair exemple de l’éclecticisme dont nous avons fait référence en ce qui concerne l’art wisigoth et qui se conserva à l’époque mozarabe : dans sa structure se mélangent d’une manière étonnamment harmonieuse, éléments et solutions techniques procédant des multiples influences artistiques qui avaient existé en Espagne pendant les siècles antérieurs. 



Construite en maçonnerie, avec de grandes pierres de taille dans les angles de l’édifice, son aspect extérieur est imposant.San Cebrián de Mazote: Vista exterior desde el nordeste De l’est à l’ouest , nous observons un triple chevet plat, de claire réminiscence asturienne, où ressort l’abside centrale comme à Santa María de Lebeña, bien que, alors qu’à Santa María les côtés ont la forme de trapèze, à Mazote les murs sont parallèles, formant deux absides latérales presque carrées, avec un chevet d’une largeur totale de 14m, identique à celui des nefs. Cependant, quand nous observons le second corps, il semble inspiré par son aspect extérieur des églises cruciformes wisigothes comme Santa Comba de Bande ou San Pedro de la Nave, vu qu’il a la forme d’une sorte de nef de transept qui ressort d’un mètre de chaque côté du reste de l’église, de la même hauteur que l’abside centrale et plus haute que les nefs et les absides latérales, avec une tour de transept dans l’ intersection avec la nef centrale, dont la hauteur se détache nettement du reste de l’édifice. Le mélange d’éléments de différents styles ne se termine pas là car, alors que la structure de la partie suivante est celle d’une basilique classique à trois nefs, la centrale plus large et plus haute que les latérales dans lesquelles s’ouvrent quatre fenêtres en arc de fer à cheval de chaque côté dans les murs de la nef centrale, la dernière partie est une surprenante abside occidentale, semblable à celle de Santiago de Peñalba, avec une nette influence des églises nord-africaines aux absides opposées du Vème siècle, qui s’étendirent au sud et à l’ouest de la péninsule pendant le VIème siècle et parmi lesquelles les ruines de la basilique de Vega de Mar en sont un bon exemple. Il est aussi intéressant d’observer les contreforts de type asturien dans les absides latérales et les côtés du transept. Le résultat final est un ensemble très complexe mais harmonieux, formé de quatre volumes centraux de différentes hauteurs et trois autres de chaque côté, avec 10 toitures parfaitement différenciées à un, deux ou trois versants. Plus tard fut ajouté à l’abside occidentale un énorme campanile médiéval et un compartiment adossé au côté nord du transept, déformant l’aspect actuel de l’ensemble.

L’église fut l’objet d’une importante campagne de restauration qui, commencée en 1932, se prolongea par suite de la guerre civile jusqu’en 1945. Dans le dernier quart du XXème siècle d’importants travaux d’entretien furent effectués, se trouvant maintenant dans un magnifique état de conservation. Actuellement, nous distinguons clairement -mais sans en être choqués- les parties restaurées à l’extérieur, alors qu’à l’intérieur furent reconstruites quelques voûtes, tout le ciborium et l’abside occidentale, le résultat étant un exemple que devraient suivre certains “stylistes” actuels plus intéressés à laisser leur empreinte dans les monuments à restaurer qu’à recupérer notre patrimoine culturel.



En pénétrant dans l’église, nous nous plongeons dans une ambiance aussi éclectique et en même temps harmonieuse que celle San Cebrián de Mazote: Vista general de su interior.produite par son aspect extérieur. En principe, il semblerait que nous nous trouvons dans une église classique de style basilical, avec trois nefs séparées par de hautes arcatures supportées par des colonnes en marbre sur des bases, probablemnt réutilisées dans les deux cas, terminées par de magnifiques chapiteaux mozarabes. Les trois nefs sont couvertes, dans un style également classique, d’ une toiture en charpente, la nef centrale à deux versants qui fut refaite au XVIème siècle et atteint 11m de hauteur, et les latérales à plan unique, de 6m tout au plus, ce qui permet l’ouverture des quatre fenêtres de chaque côté de la nef centrale, dont nous avons déjà parlé et qui offrent une magnifique illumination à toute l’église, Mais cet aspect classique change quand nous constatons que les arcs sont en ample fer à cheval, prolongés jusqu’à 3/5 du rayon, et avec l’extrados de courbe excentrique, très en accord avec le style califal. L’ensemble des trois nefs et des arcatures en fer à cheval rappelle celui de San Miguel de Escalada, bien que plus haut et San Juan de Baños comme clair antécédent.

À partir de là, les autres éléments de sa structure, bien que tous avec des antécédents dans l’architecture espagnole antérieure ou de la même époque, forment un ensemble sans précédent que nous ne retrouverons plus dans l’art espagnol ou européen postérieur. En effet, le chevet est formé de trois absides, selon le type asturien que nous avons déjà vu dans plusieurs églises mozarabes, mais, dans ce cas, alors que les latérales ont un plan rectangulaire comme à Santa María de Lebeña, la centrale est en forme de fer à cheval inscrit dans un rectangle, comme San Miguel de Escalada, Peñalba et autres églises mozarabes, parmi lesquelles il faut souligner leur intéréssante similitude avec la forme du plan de l’église excavée de Bobastro, capitale du gouvernement rebelle au califat que créa Omar ben Hafsun dans la région montagneuse de Ronda, qui avait aussi un plan basilical de trois nefs avec transept et trois absides dont la forme rappelait beaucoup celles de Mazote. Ici, le transept est formé de deux compartiments curvilignes, inscrits comme l’abside centrale dans un rectangle, qui disposent d’une porte sur l’extèrieur et communiquent avec la nef centrale et avec la nef et l’abside latérales par des arcs en fer à cheval. Cette structure a parfois été comparée avec celle du triple chevet qui se trouvait dans la basilique wisigothe de San Acisclo à Cordoue, San Cebrián de Mazote: Detalle de la bóveda reconstruida del cimborrioque les moines qui créèrent Mazote auraient connue, et avec celles de Marialba, La Cocosa, San Pedro de Tarrasa et la crypte de San Miguel, , elle aussi à Tarrasa, mais pour toutes il s’agit d’églises à une seule abside à laquelle s’ajoutent les absidioles, alors que San Cebrián est un église à trois absides, ce qui amène à supposer une autre intention et offre un aspect très différent. À l’intersection du transept avec la nef centrale s’élève un haut ciborium dont les murs reposent sur les grands arcs en fer à cheval formant le carré du transept. L’église, dont les accès sont latéraux comme dans la plupart des églises édifiées à l’époque mozarabe, se ferme à l’extrémité ouest par une abside de grandes proportions, opposée au chevet, de style nord-africain comme nous l’avons déjà commenté. L’intérieur est aussi en forme de fer à cheval, dans ce cas de 6m de diamètre, inscrit dans un rectangle, auquel on accède par un arc en fer à cheval semblable à ceux qui supportent la lanterne du transept, et dispose d’une porte d’accès sur le côté sud.


Un autre thème à souligner est son système de couverture. Mise à part la zone basilicale, couverte par un toit plat en bois, le reste des espaces est voûté, les deux absides latérales rectangulaires par des voûtes d’arêtes; la centrale, l’opposée et les deux bras du transept par des voûtes à fuseaux sophistiquées, sur de fines impostes à double moulure concave, aux pans de quantité différente -cinq dans l’abside centrale, neuf dans l’opposée et huit sur les côtés du transept- étant donné que, dans tous les cas, la voûte conserve la même forme que son plan, ce qui se résout dans celle du transept par un système original formé par une lunule qui s’appuie sur un rectangle, comme nous pouvons l’observer dans l’absidiole du côté sud, oû les restaurateurs laissèrent à découvert deux de ces lunules. Quant au ciborium du transept, qui avait disparu, bien que Gomez Moreno ait suggéré une couverture en charpente à quatre pentes à cause de la minceur des murs qui la supportaient, San Cebrián de Mazote: Columnas y capiteles adosados a un pilar del cimborrio, a más baja altura el de la nave lateralpendant la restauration il fur reconstruit en imitant Peñalba, par une voûte à fuseaux qui part de quatre arcs adossés aux murs qui s’unissent aux angles par des consoles en forme de quart de pyramide.

Très intéressante aussi est la façon de résoudre la taille variée des différents types d’arc qui se trouvent dans notre église, tous en fer à cheval et prolongés approximativement 3/5 du rayon. En effet, la partie centrale est définie par cinq arcs de même taille de chaque côté, un arc plus haut qui donne accès à l’abside occidentale et sur le côté est le transept, formé par trois arcs de grande taille plus celui de l’entrée à l’abside principale un peu plus petit, semblable à celui de l’arc opposé. Les arcs latéraux s’appuient sur les quatre colonnes qui séparent les nefs et terminent sur deux colonnes adossées aux murs de l’abside occidentale et du transept, auxquels s’adossent aussi les colonnes qui supportent les autres arcs de plus grande taille de la zone centrale. Contrairement à Lebeña, où les colonnes adossées à un pilier sont de différente hauteur, selon la taille de chaque arc, à San Cebrián de Mazote toutes les colonnes ont la même hauteur sauf celle qui supporte l’arc de la nef centrale, ce qui obligea à réduire la partie visible de l’extrados dans les arcs les plus grands. L’effet visuel que produit l’ensemble des arcs de différente taille partant de colonnes semblables est très intéressant et original.



Aussi intéressante est la décoration sculptée, de la même époque que l’église et travaillée au trépan. Outre un chapiteau mozarabe converti en bénitier et un bloc de pierre, de décoration figurative, provenant probablement d’un chancel aujourd’hui disparu, les chapiteaux qui supportent les arcs forment un des ensembles les plus importants de l’art mozarabe. Nous pouvons y observer tout le développement d’un nouveau type de décoration et de grande qualité. En effet, à partir d’un premier groupe de chapiteaux -ceux qui sont situés sur des colonnes exemptes des arcatures latérales et sur l’arc de la contre-abside- de décoration très simple à base de feuilles de palmier du type de Priesca et de nette ascendance asturienne, si nous avançons dans la nef centrale de l’abside occidentale vers le chevet, nous suivons le développement d’un propre style dans lequel nous passons devant deux chapiteaux représentant la floraison du style des chapiteaux antérieurs, ampliant la décoration la plus schématique, à laquelle s’ajoutent des motifs géométriques, et arrivant dans les deux les plus proches du transept, à une qualité de sculpture et une invention décorative de grand équilibre et d’une grande beauté,  qui placent la sculpture mozarabe dans sa plus grande expression et continuera dans les grands chapiteaux conservés à San Román de Hornija. 

Conclusions

San Cebrián de Mazote: Lúnulas en la estructura interna del absidiolo del costado surSan Cebrián, avec sa structure complexe dans laquelle nous trouvons des éléments paléochrétiens, nord-africains, wisigoths, asturiens et arabes qui forment une oeuvre très originale, est non seulement l’un des monuments les plus importants de l’Art Préroman Espagnol qui soit arrivé jusqu’à nous, mais aussi un clair exemple de la qualité, aussi bien technique qu’esthétique obtenue à une époque si difficile et, surtout, de la liberté qu’avaient ses créateurs pour développer de nouvelles solutions et de nouveaux courants artistiques, utilisant sans conditionnements antérieurs toutes les influences artistiques qui s’étaient sédimentées en Espagne pendant les six siècles précédents, ce qui nous amène à penser jusqu’où aurait pu arriver l’art préroman espagnol s’il n’avait pas été jugulé par la réforme grégorienne et l’art roman auquel il a tant apporté.

Nous devons aussi féliciter les responsables de sa restauration au milieu du siècle dernier et de son actuelle conservation pour l’état magnifique de l’édifice et pour le respect qu’ils ont démontré pour ce que nous supposons être sa structure et son esthétique originales, contrairement à ce qui se passe de nos jours avec d’autres monuments médiévaux espagnols. 

Autres informations intéressantes

Moyen d’accès: Sortir de Valladolid par la A-62 direction Tordesillas, prendre la A6 jusqu’à la sortie 209 direction Tiedra-San Cebrián de Mazote par la VP-6605 jusqu’à San Cebrián de Mazote Total 62,7kms.
Coordonnées GPS: 41º 40′ 51,18″N 5º 8′ 48,88″W.
Téléphone d’Information: Mairie de San Cebrián de Mazote, seulement mardi et jeudi matin.
Téléphone : 983.78.01.47.
Horaire des visites: De Pâques à Septembre : lundi fermé et de Mardi à dimanche de 11 à 14 et de 17 à 19. Le reste de l’année : de mercredi après-midi à dimanche, de 11 à 14h et 16h30 à 19h.

 

Bibliographie

Imagen del Arte Mozárabe; José Fernández Arenas
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Preroman Hispanique – L’Art Mozarabe: Jacques Fontaine (ZODIAQUE)
Arte y Arquitectura en España 500/1250: Joaquín Yarza

Portails

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