CRIPTA MEROVINGIA DE LA ABADÍA DE JOUARRE
Environnement historique
L’abbaye de Jouarre est une fondation du VIIème siècle, vers 630, réalisée par l’abbesse Theodochilda ou Telchilda. Sous l’inspiration du moine irlandais Columban. Il est né comme un double monastère, avec une communauté de religieuses et une autre de moines, mais sous l’autorité de l’abbesse. Elle obtint l’immunité de l’évêque de Meaux, avec obéissance directe au Pape. D’autres sources attribuent la fondation au vénérable Adon, frère de l’évêque de Rouen. De ce monastère furent réalisées d’autres fondations comme Notre Dame de Soissons ou l’abbaye de Chelles.
La monarchie crée un royaume dans le nord de la Gaule et en Belgique au Vème siècle et en 507, le roi Clovis ou Clovis bat les Wisigoths d’Alaric II à Vouillé et étend son royaume jusqu’aux Pyrénées, à l’exception de la région de Septimanie ou Gaule Narbonnaise. En 534, ils battent les Bourguignons et annexent leur territoire.
La conversion de Clovis au catholicisme permet la fusion des communautés germanique et gallo-romaine.
En 751, le dernier roi mérovingien, Childéric III, fut déposé par l’intendant du palais Pépin le Bref, qui fonda la dynastie carolingienne.
Description
L’abbaye de Jouarre a été fondée vers le milieu du VIIe siècle, par l’abbesse Théodochilda ou Telchilda ou par le vénérable Adon, évêque de Rouen, dans les deux cas vers 630 ou 634. Le double monastère compte une communauté de religieuses et une autre de moines. , mais sous l’autorité de l’abbesse, qui obtint l’immunité de l’évêque de Meaux. Les cryptes mérovingiennes sont dédiées à Saint Pierre et Saint Paul dans le but de servir de lieu de sépulture aux fondateurs et à leurs familles. De l’église romane, il ne reste que les arènes romanes du XIe siècle, tandis que l’église abbatiale actuelle est une œuvre du XVIIIe siècle, rénovée au XIXe et est aujourd’hui le siège d’une communauté de bénédictins.
À la fin du IXe siècle, l’abbaye reçut les reliques de San Potenciano et fut transformée en accent de pèlerinage. En 1131, il reçut la visite du pape Innocent II. Une ville fortifiée est créée autour de l’abbaye.
En 1427, l’église romane fut détruite lors de la guerre de Cent Ans. En 1572, en pleine guerre de religion, l’abbesse se convertit au protestantisme et s’enfuit en Allemagne. Au XVIIIe siècle, l’abbaye fut récupérée, mais lors de la Révolution française, l’église fut démolie et ses biens vendus. En 1821, les religieuses revinrent et en 1860 elles construisirent une nouvelle église. De 1914 à 1919, la communauté abandonna l’abbaye pendant la Première Guerre mondiale.
La crypte nord était dédiée à saint Paul. Initiée par le vénérable Adon, elle servit de lieu de sépulture aux premières abbesses : Théodechilde, Aguilberte et Baide de la même famille, Mode, belle-mère d’Adon, Aguillbert, évêque de Paris. La crypte sud est due à saint Ebrégisile, frère d’Agilberto. Les colonnes sont réutilisées à partir de monuments Gallo-romain, mais les chapiteaux sont mérovingiens. Les colonnes sont en marbre veiné et les chapiteaux sont décorés de thèmes végétaux. Elles sont en marbre blanc des Pyrénées. Les thèmes décoratifs sont les acanthes, les cannelures, les rosacées, etc.
Les sarcophages présentent des décorations variées liées à différentes parties de l’espace méditerranéen, qu’elles soient byzantines, nord-africaines ou coptes. Le sarcophage de Teodequilda a un toit à pignon et sur la façade il présente une décoration de coquilles Saint-Jacques, avec une inscription entre les deux bandes. Le sarcophage de l’évêque Aguilberto a également un toit à pignon et sur la façade la décoration présente des scènes figuratives du Jugement dernier. Il présente sur l’un de ses plus petits côtés une représentation sculpturale du Christ en majesté à l’intérieur de la mandorle mystique et sur les côtés la représentation des Tétramorphes, des quatre évangélistes et des anges.
Francisco Javier Fernández Gamero pour URBS REGIA
Autres informations intéressantes
Horaires et conditions de visite | Du lundi au samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h30 Dimanche : 11h00-12h00 et 14h00-17h30. |
Bibliographie
H. Triercelin (1861): El monasterio de Jouarre hasta la revolución.
Y. Christ (Les cryptes merovongiennes de l`abbaye de Jouarre. Paris.
Marquesa de Meille (1971): Les cryptes de Jouarre. Paris.
B. A. Watkinson (1990): “Lorch, Jouarre y el aparato decorativo del Valle del Loira”, en Cahier de civilitation medievale, nº 129, 49-83.
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