BASÍLICA DE EIO (Tolmo de Minateda)

Remerciements:
A nos amis Oscar O. Otero et Raúl Romero, amateurs de l’Art Préroman Espagnol, qui nous ont fourni les photographies utilisées dans cette fiche.
Remarques préliminaires
- El Tolmo de Minateda es un yacimiento conocido desde antiguo en el que se han venido desarrollando trabajos de excavación de manera intensiva desde 1988. En ellos se ha sacado a la luz un conjunto episcopal visigodo situado en el plano superior de la meseta.
- Formado por una basílica con baptisterio y otro gran edificio, se supone que palacial, fue construido a finales del siglo VI, modificado en el VII y abandonado y derruido a partir de la conquista musulmana.
Environnement historique
À 9kms d’Hellín, sur un plateau surplombant une zone stratégique sur la route entre la côte la méditerranéenne et le centre de la péninsule, se trouvent les vestiges d’une cité qui exista au moins depuis l’âge du Bronze, qui aurait été importante aussi bien du temps des Ibères que pendant l’Empire Romain et qui vit son apogée à la fin du VIème siècle, quand elle fut transformée en siège épiscopal wisigoth et en bastion face à la zone du Levant péninsulaire toujours occupée par les byzantins. Inclue dans les territoires cédés au duc wisigoth Teodomiro -Tudmir en arabe- dans son traité de 713 avec les conquérants musulmans, elle fut détruite par Abd al Rahmán II en 825 pendant la pacification de la Cora de Tudmir.
Dans les fouilles effectuées depuis 1996, fut mis au grand jour l’important ensemble de constructions d’époque wisigothe,dont il faut mettre en relief la fortification de l’accés et l’ensemble épiscopal formé d’une basilique à trois nefs, avec un baptistère adossé à ses pieds et d’un grand édifice genre palais tout à côté, au nord de la basilique. Il est important de souligner que, malgré l’utilisation à profusion de matériaux provenants de constructions romaines de la zone, tout l’ensemble wisigoth correspond à un unique projet d’urbanisme créé en une seule phase, après avoir aplani préalablement le sol en roche sablonneuse et éliminé ainsi toute possibilité de construction antérieure. Dans cette même zone furent trouvés des silos, des citernes et des réservoirs de liquides, ainsi qu’une multitude de tombes dans l’environnement extérieur du chevet et du baptistère, où se trouvait sur le côté postérieur un espace séparé par des murs dédié uniquement à des enterrements infantiles.Le résultat est, avec Recòpolis, le meilleur exemple d’ensemble urbain wisigoth connu jusqu’à présent.
Une inscription d’époque romaine démontrant qu’il s’agit de la ville d’Ilunum, et les significatifs vestiges wisigoths fouillés, permirent de reconnaitre l’important siège épiscopal wisigoth d’Eio -ou Elo-, créé à la fin du VIème siècle pour remplacer le diocèse de Ilici qui était au pouvoir des byzantins.
Description
Jusqu’à présent seules les fouilles de la zone de l’église ont été complétées. Il s’agit d’une basilique de forme traditionnelle, à trois nefs et une seule abside orientée à l’est. Il y aussi un choeur opposé à l’abside avec un baptistère adossé, qui occupe les derniers tronçons de la nef centrale et quatre compartiments latéraux, trois sur le côté méridional et l’un d’accès au baptistère dans le premier tronçon septentrional.
La basilique, avec une longueur de 37,5m, est l’une des plus grandes connues du préroman español. Sa largeur, de 12,5, dans le premier tronçon, se réduit légèrement peu à peu dans les nefs latérales jusqu’à 11,5m dans le dernier tronçon, etant fixe -de 5m- celle de la nef centrale. Les nefs sont séparées par deux rangées de huit colonnes réutilisées -bien que dans la position de la quatrième colonne du côté sud on ait utilisé un pilier- formant huit tronçons auxquels fut ajouté le baptistère, plus long et de structure différente. Les colonnes s’appuient sur des bases attiques provenant aussi de constructions antérieures et qui se maintiennent sur des cavités taillées dans la roche et cimentées de mortier. Les tronçons auraient été couverts d’arcatures en plein cintre dont on a trouvé quelques claveaux et grande partie de l’un des arcs.
Bien qu’on ne sache pas si les nefs avaient la même hauteur ou si la nef centrale était plus haute, avec des fenêtres sur la partie supérieure de ses murs, cette dernière option parait la plus probable, habituelle dans ce genre de basiliques, et les restes de plusieurs fenêtres monolithiques appartenant probablement à cet édifice ayant été rouvés dans les fouilles. La toiture serait plane, la nef centrale à deux versants, soutenue sur les murs latéraux et les arcatures de séparation entre les nefs. Le sol de toute l’église, où se trouvent plusieurs canaux d’écoulement, est constitué par la propre roche taillée, recouverte d’une couche de mortier de chaux mélangée avec la même roche pilée, sauf dans certaines zones où l’on a trouvé un revêtement en terre argileuse, que l’on suppose produit d’une modification postérieure.
L’abside, en plein cintre surélevé, est exempte, , aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, et formée d’un double mur en pierres de taille réutilisées avec remplisage intérieur, formant une structure très solide qui supportait une coupole d’un quart de sphère en briques dont furent trouvés des restes “in situ”. L’accès se faisait par un arc en plein cintre en brique qui s’appuyait directement sur les murs latéraux. Le sol, comme la plus grande partie de l’église, est formé de la propre roche recouverte d’une légère couche de “opus signinum”.
Devant l’abside, et occupant le premier tronçon de la nef centrale se trouve le choeur, un espace rectangulaire dont le sol s’élève sur le reste de la basilique. Deux différentes phases de construction y furent trouvées, dans la première, à un niveau intermédiaire entre le sol de l’abside et celui de la basilique et qui était pavé de briques, il aurait eu accès des trois côtés, alors que par la suite le sol fut surhaussé à la même hauteur que l’abside et des chancels ajoutés, fermant l’entrée sur les côtés et ne laissant un passage que sur le devant. Dans cette phase, des chancels de séparation entre l’abside et le choeur furent aussi ajoutés .
Le choeur opposé à l’abside et situé dans le dernier tronçon de la nef centrale mérite aussi d’être souligné. Il s’agit d’un espace séparé du reste de l’église par des murs bas dans lesquels il n’y a que deux accès: l’un partant de la nef centrale et l’autre sur son côté méridional. On ne sait pas s’il existe depuis la construction initiale bien que l’on suppose qu’il fut ajouté postérieurement,ni quel fut son usage, étant donné que, malgré une possible relation avec la double abside des églises nord-africaines et d’autres basiliques dans lesquelles se trouve un espace de ce genre pour un usage funéraire, dans ce cas on le mettrait plutôt en rapport avec la circulation des cathécumènes dans de rite du baptème.
La zone du baptistère maintient les trois nefs, dans ce cas séparées par des chancels, sans colonnes ni arcatures. Les fonts baptismaux, à quatre lobes, occupait à l’origine toute la partie centrale, mais furent réduits par la suite par plusieurs couches de remplissage, peut-être en raison de la substitution du baptème par l’immersion. Elle n’avait aucun accès à l’extérieur ni du choeur opposé mais uniquement des nefs latérales de la basilique à celles du baptistère et de celles-ci à la nef centrale.
L’édifice possède quatre espaces extérieurs adossés. Le premier, le seul situé sur le côté nord, est un accès par un portique sur piliers, avec un escalier qui montait au premier tronçon de la nef. Il s’agissait d’une entrée monumentale à la basilique, qui partait de la petite place qui la séparait du palais, où étaient placés deux bancs en pierre et où des restes de décoration ont été trouvés.
Sur le côté sud se trouvent trois autres compartiments, tous construits pendant le remodelage postérieur de la basilique. L’un, un peu plus grand, est situé face à l’entrée monumentale du côté nord, avec deux petites portes, l’une d’accès extérieur, á l’est et l’autre, échelonnée, vers la basilique. On suppose que son usage était exclusivement liturgique, probablement comme “sacrarium”, et on y trouva une fosse vide et recouverte de briques, une boite carrée taillée dans le sol, sans doutè pour incruster le pied d’une table, et un banc adossé au mur occidental. Le deuxième est semblable mais sans accès extérieur et avec un banc tout au long de trois de ses côtés. Il est situé à l’extrémité occidentale du côté sud, dans la zone du baptistère.
Enfin, la basilique a deux autres accès principaux au centre de chacun des murs latéraux, du style des basiliques de type nord-africain. Alors qu’il semble que celui situé au nord put avoir un petit portique, celui du côté sud disposait d’un vestibule couvert, élevé sur le sol de l’église, avec lui aussi un accès échelonné. En général, les embrasures, aussi bien entre les divers compartiments que celles des accès extérieurs, étaient flamquées de jambages monolithiques conservés “in situ” dans beaucoup de cas.
Comme nous l’avons déjà indiqué, la plupart des matériaux utilisés dans la construction de la basilique provenait d’édifications antérieures, dans certains cas, comme les colonnes de la nef, de différentes provenance et mesures, et formant des parements de structures très diverses bien que tout ait été caché sous un enduit qui couvrait toute la basilique et qui s’utilisait aussi pour cacher les différences dans certaines colonnes, bases et autres éléments. Le résultat final dut être une oeuvre bien planifiée, consistante et terminée avec beaucoup de soin.
Mais à Eio, nous sommes surpris par le fait que la basilique fut modifiée, il semble que pour des motifs liturgiques, peu de temps après son achèvement. Ces changememts impliquèrent à l’intérieur le surélèvement du choeur y compris l’ajout des chancels, la construction du choeur face à l’abside et la modification de l’espace du baptistère, réduisant la taille des fonts baptismaux, alors qu’à l’extérieur furent ajoutés les trois compartiments extérieurs du côté sud et le compartiment de l’accès nord sans doute modifié.
Conclusions
En analysant ces changements, nous pouvons considérer comme significatif que dans les zones de la seconde phase aient apparus des chancels de décoration taillée à deux plans avecdes croix inscrites dans un cercle et des cercles entrelacés, tout ceci habituel dans l’art wisigoth, alors que toute la construction initiale s’était maintenue dans le style le plus classique de basilique conventionnelle paléochrétienne et sans aucune relation avec l’art wisigoth, non seulement dans la décoration mais aussi dans la forme des arcs, tous en plein cintre, ou dans le choeur ouvert où n’étaient pas les zones isolées si typiques de la liturgie catholique wisigothe.
D’un autre côté, le siège épiscopal d’Eio est mentionné pour la première fois dans un concile provincial carthaginois célébré à Tolède en 610. Ce fait nous amène à penser que la basilique fut construite à la fin du VIème siècle et, par conséquent, après la conversion de Recaredo, étant donné que la possibilité qu’il s’agisse d’une construction paléochrétienne est tout à fait rejetée, entre autres parce que, avant l’arrivée des byzantins, cette zone appartenait à l`évêché d’Ilici (La Alcudia de Elche) et la présence d’un siège de cette importance à Eio ne se justifiait pas.
Cependant, étant donné qu’il est difficile d’imaginer un remodelage liturgique immédiatement après sa construction, nous pensons qu’il serait intéressant d’envisager la possibilité d’une construction initiale quelques années auparavant, á l’époque du roi Leovigildo. Il pourrait alors s’agir à l’origine d’une basilique arienne, ce qui justifierait son remodélage pour la consacrer une autre fois comme siège catholique.
Leovigildo fut un roi guerrier et constructeur. Il lutta contre les suèves, les basques et les byzantins et construisit au moins deux nouvelles villes.: Recópolis comme future nouvelle capitale du royaume et Victoriacum protégeant la frontière contre les basques. Il ne serait pas du tout étonnant qu’il ait fondé ussi Eio comme défense contre les byzantins, y compris le nouveau siège épiscopal arien.
Il faut tenir compte d’un autre détail: si nous comparons la structure de cette basilique avec d’autres constructione de cette époque, nous voyons qu’elle ressemble à d’autre églises wisigothess du VIème siècle, comme Algezares, Segóbriga ou el Germo, toutes de type basilical avec trois nefs séparées par des colonnes, bien que celle d’Eio ait une structure plus classique et, par conséquent, soit très différente de celle de Récòpolis dans laquelle commence à être modifié le plan des églises wisigothes, étant donné que les nefs latérales se séparent de la nef centrale par des murs, s’éloignant de la forme basilicale, et apparait ce que nous pourrions considérer comme une sorte de nef de transept, dont nous trouverons le développement dans son entier dans les églises cruciformes du VIIème siècle. Tout ceci semble indiquer que la basilique d’Eio aurait pu être antérieure à la création de Recópolis.
Le Tolmo de Minateda a été déclaré Parc Archéologique où il est prévu de construire un Centre d’Interprétation, bien que lors de notre dernière visite en Juin 2010 l’ensemble parut abandonné. Il offrira la possibilité de connaitre non seulement l’un des plus importants noyaux unrbains d’époque wisigothe mais aussi l’important ensemble d’information sur l’art et la culture en Espagne que nous offre un gisement habité pendant plus de 3500ans, depuis l’age du bronze jusqu’au Xème siècle.
Autres informations intéressantes
Moyen d’accès: Quitter Albacete par la A-30 jusqu`à Hellín, à environ 67kms. Prendre la N-301, direction Murcia. Â 9 kms d’Hellín se trouve le chemin de terre qui monte au Tolmo, il n’est pas signalé mais se voit facilement et est accessible à tout véhicule. Coordonnées GPS: 38º28’34,53″N 1º36’21,41″W.
Téléphone d’Information: Mairie d’Hellín, Concejalía de Turismo: 967 54 15 20
Horaire des visites: L’accés actuel -juin 2010- est libre. Il y a des visites guidées organisées par La Escarihuela (Hellín).
Bibliographie
Historia de España de Menéndez Pidal: Tomo III
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Preroman Hispanique: ZODIAQUE
Historia del Reino Visigodo Español: José Orlandis
Ars Hispanie: Tomo II
Portails
La iglesia visigoda de El Tolmo de Minateda: S. Gutiérrez Lloret y L. Abad Casal.
Vídeo del Yacimiento Arqueológico del Tolmo de Minateda: Web oficial de Turismo de Castilla la Mancha.
Parque Arqueológico del Tolmo de Minateda: La Cerca.
El complejo episcopal de Eio: L. Abad Casal y otros.