BASÍLICA DE SAN APOLINAR EL NUEVO

Environnement historique
Au VIe siècle, la ville de Ravenne est le foyer le plus représentatif de l’évolution artistique de l’art chrétien. Et l’une des constructions les plus pertinentes de l’époque était la basilique de San Apollinaris Nuevo, un paradigme de l’art proto-byzantin en Occident. La construction de cette basilique, de culte arien et dédiée au Christ Rédempteur, fut entreprise entre la fin du Ve siècle et le début du VIe siècle, réalisée sur ordre du monarque Théodoric.
Ostrogothique d’origine, mais élevé à la cour romaine orientale, Théodoric conquiert Ravenne et y établit son royaume, respectant la ville et contribuant à développer son activité artistique et culturelle.
Après la conquête byzantine, en l’an 540, tous les édifices sacrés des ariens furent rapidement intégrés au culte catholique, si bien que cette basilique fut dédiée à saint Martin de Tours, fidèle opposant à l’hérésie arienne. Sa dédicace actuelle date du IXe siècle, lorsque les reliques de Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne, furent transférées dans cette église depuis la Basilique Saint Apollinaire « in Classe ». La raison du transfert est due à des problèmes de sécurité, pour sauvegarder les reliques, car à cette époque la basilique était située à Classe, le port historique de Ravenne, exposé et isolé.
Description
Pour mener à bien la construction de cette basilique, le modèle traditionnel d’un plan basilical à trois nefs séparées par des arcs sur colonnes, précédé d’un portique (narthex) et doté d’une iconostase devant le presbytère, a été utilisé. Il possède une tour autoportante, de plan circulaire, articulée en hauteur sur plusieurs étages dans laquelle s’ouvrent des ouvertures ou des fenêtres à meneaux qui s’élargissent en hauteur.
Cette œuvre constitue un bon exemple du passage de la figuration paléochrétienne, localisée dans les hauts panneaux de mosaïque, « de style byzantin », que l’on observe dans le « Cortejo de Santos », un technique plus précise dans laquelle la découpe des carreaux se fait de manière plus délicate et méticuleuse. Une plus grande précision technique qui fournit, lors de la création de la scène, un plus grand dynamisme. Le concept même de mosaïque évoque l’idée d’une union harmonieuse de chacune des pièces (tesselles), pour réaliser un ensemble beaucoup plus vaste et important.
Au contraire, dans la partie supérieure, on trouve des compositions beaucoup plus symétriques et sensiblement moins définies, résultat d’une moindre précision technique, ce qui se voit dans sa facture basée sur des tesselles plus grandes et moins soignées.
MOSAÏQUES
A gauche de la nef centrale se trouve une « Procession de Vierges » qui se dirige vers l’abside, située du côté nord, et se termine par une scène de la « Naissance de Jésus » ; Cette procession part de Classe, le port de Ravenne, où l’on peut apprécier les bateaux et aussi les murs d’où l’on peut observer la ville.
Les vierges sont vêtues de tuniques blanches de style romain, bien que leur décoration soit de style oriental, exemple de l’influence et des contacts entre l’Orient et l’Occident. Tous portent, soutenus par leur cape, le couronne du martyre, et apparaissent avec un nimbe de sainteté. Pour couronner cette procession, les Rois Mages se prosternent devant la Vierge, tandis que les archanges gardent l’enfant Jésus. La Vierge apparaît en position assise et avec un nimbe. L’un des archanges (à gauche) apparaît en montrant les mages, tandis que celui à côté de lui fait également un geste d’introduction. Les deux archanges restants (à droite) montrent un geste d’acceptation tout en pointant vers la royauté du Christ.
Sur le côté sud se trouve « La Procession des Martyrs », qui part du palais Teodorico, un palais de cour clairement romain, avec des galeries, des frontons et des arcs, mais avec des intercolonnes recouvertes de rideaux, qui nous emmène dans le monde ecclésiastique oriental . La scène de parade nuptiale est une reproduction de celle des vierges, avec des figures « gens togata », symbole de statut et de pouvoir social, les mains couvertes pour ne pas toucher la couronne du martyre. La procession est présidée par San Martín, qui porte la cape d’une couleur différente, et ils apparaissent offrant la couronne au Christ. A la fin de cette procession apparaît l’image du Christ adulte, représenté avec un nimbe crucifère, vêtu -à la manière impériale romaine- et entouré des quatre archanges protecteurs.
Ces représentations de Vierges et de Martyrs en procession symbolisent, d’une certaine manière, celles qui étaient réalisées dans les différentes célébrations de l’église ; en fait, dans la liturgie byzantine, ces processions avaient une grande importance en tant qu’action préalable au sacrifice sacramentel. Ainsi, la procession des Vierges et des Martyrs suit une procession royale, créant ainsi une atmosphère symbolique.
Mónica Blanco pour URBS REGIA
Autres informations intéressantes
Heures de visionnage :
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10h00-16h45 : Tous les jours. novembre à février
Droit d’entrée : 10,50 euros
Bibliographie
Bango Torviso, I: “Cristiandad y cultura clásica: el arte cristiano. I. Madrid, 2007.
Grabar, A: “La edad de oro de Justiniano. Desde la muerte de Teodorico hasta el islam. Madrid. 1960.
Grabar, A: “Las vías de la creación en la iconografía cristiana. Madrid, 1985.
Portails
ARTE BIZANTINO: SAN APOLINAR NUEVO (RÁVENA)
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