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BEATO DE SAINT SEVER

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Caractéristiques principales

Reference: Biblioteca Nacional de París, ms. lat. 8878.

Dimensions: 365 x 280mm.

292 feuillets de parchemin, la plupart en caractères wisigoths et le reste en lettres carolines à deux colonnes de 35 lignes par page.

108 miniatures; parmi eux 84 histoires, 73 pleine page et 5 double page. 14 figurines manquantes.

Télécopie disponible: Codex complet: Edilán, Ars Libris Centro de Arte, S.L.

 

 

 

 

Étude du Beatus de Saint Sever effectuée par notre collaborateur Jean-Luc Monneret dans lequel toutes les images du manuscrit ont été nettoyées numériquement. Appuyez sur l’image pour accéder

Environnement historique

Copie des Commentaires sur l’Apocalypse réalisée au milieu du Xie siècle dans un certain Scriptorium français de la zone des Pyrénées, consacrée, selon le “exlibris” de la première page, à Grégoire de Muntaner, abbé de Saint-Sever de 1028 à 1072, et signé dans une colonne des “Généalogies” par Stephanus Garsia, nom qui correspond évidemment à un moine espagnol, mais en plus de ce copiste et illuminateur principal, les experts ont reconnu au moins trois autres auteurs qui, ont apparemment travaillé en distribuant les feuilles d’un original qui n’a pas pu être identifié.

Il est considéré comme très probable que son origine était le Scriptorium de l’abbaye même de Saint Sever puisque l’image Las cuatro bestias de Danielde son église et, à côté, celle du palais ducal de Gascogne, apparaissent dans la zone de Vasconia de su Mapamundi, l’un des plus complets et les plus intéressants de tous les bienheureux conservés.

Cette théorie est renforcée par le fait que l’abbaye a été fondée en 988 par Guillermo Sancho, comte de Gascogne et sa femme Urraca sœur de Sancho III le Majeur de Navarre. En raison de cette relation avec Pampelune, il semble possible qu’un Bienheureux provenant d’un monastère espagnol arrive à Saint Sever dans ses premiers temps et que des années plus tard, dans une époque de grande splendeur de cette abbaye, Grégoire de Muntaner décide de faire une “version moderne” dans son propre Scriptorium, en maintenant le contenu et la structure mais en reflétant les nouvelles tendances artistiques.

Le manuscrit est parvenu jusqu’à nos jours avec les armes du cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux au Xvie siècle, et on pense qu’il lui a été remis avant le pillage de Saint Sever par les huguenots en 1569. Au Xixe siècle, après avoir été pendant une période indéterminée à la Bibliothèque de Saint Germain des Prés, il passa à la Bibliothèque Impériale, aujourd’hui Bibliothèque Nationale de Paris, où il est conservé en très bon état.

Description

Nous sommes face à une œuvre vraiment exceptionnelle dans tous les sens. Du point de vue de la miniature haut-omedieval espagnole, bien qu’il ne soit pas douteux qu’il s’agit de la copie d’un manuscrit espagnol et que son auteur principal était aussi espagnol, il est non seulement le premier Beatus pleinement roman, mais c’est aussi le seul que nous connaissons créé en dehors de l’Espagne. Mais il est encore plus atypique quand on le compare aux manuscrits français de cette époque. En effet, c’est le seul cas en France où l’on copie un livre espagnol d’une telle importance, en respectant sa structure et El sexto ángel vacía su copa en el río Eúfratescontenu, ajoute la particularité que, bien que son style soit comparable à celui de certains manuscrits illustrés dans le sud de la France à la fin du Xie siècle, son grand nombre de miniatures le distingue nettement de tous, qui ne dépassaient pas une vingtaine de pages enluminées.

Un autre fait intéressant à noter est que le texte du Bienheureux de Saint Sever, qui comprend les Commentaires sur l’Apocalypse de Bienheureux de Liébana et ceux du Livre de Daniel de Saint Jérôme, correspond à la première version textuelle, celle qui est considérée comme datée de 776, selon la classification généralement acceptée par les experts. Il est écrit pour la plupart en caractères wisigoths, probablement la partie copiée par le moine espagnol qui le signe, qui semble probablement provenir d’un certain Scriptorium au sud des Pyrénées, et le reste, peut-être développé par plusieurs moines de Saint-Sever, déjà en caractères caroline.

Il est beaucoup plus difficile de déterminer à quelle version picturale appartenait l’original qui a été copié, car si certaines miniatures reconnaissent des caractéristiques de la famille I, d’autres peuvent être considérées comme de la famille II. Au-delà de nos réserves envers ce type de classement, qui ne semble pas tenir compte du nombre de Bienheureux disparus, dont celui qui a donné naissance à celui de Saint Sever, qui auraient probablement généré un système de relations très différent, nous pensons que les caractéristiques particulières de cette œuvre sont dues en grande partie au changement de style et à la grande qualité, connaissances -tant artistiques que sur les textes sacrés-, et capacité créative d’Esteban Garcia, qui lui ont permis de développer dans de nombreux cas des versions modifiées des anciennes illustrations et d’ajouter de nouvelles images, non existantes dans les Bienheureux précédents connus, en créant une œuvre exceptionnelle qui ouvrait de nouvelles voies à l’iconographie des hauts plateaux européens et qui influença de manière significative la peinture et la sculpture romanes ultérieures.

Dans un sens¿Conocía Picasso el Beato de Saint Sever cuando pintó el Guernica? ce Bienheureux est un exemple clair de l’esprit d’intégration existant dans toute l’Europe occidentale à la fin du premier millénaire qui, poussé par la réforme grégorienne et l’expansion de l’ordre clunisien, a permis de fusionner les multiples tendances culturelles en un art d’union tel que le roman. En effet, nous y trouvons la liturgie wisigothico-mozarabe, dans un monastère d’origine hispano-française, qui a probablement utilisé cette liturgie jusqu’à l’arrivée de Grégoire de Muntaner, abbé d’origine clunisienne qui y établit la règle de saint Benoît lors d’une réunion des évêques et abbés en 1065. Cela se produit peut-être quelques années après avoir commandé la copie de ce manuscrit, à une époque où la terreur millénariste a déjà disparu et où la lecture de l’Apocalypse entre Pâques et la Pentecôte qu’ordonnait le Ive Concile de Tolède n’est plus obligatoire.

Dans l’analyse de l’influence du Bienheureux de Saint Sever sur l’art postérieur, nous ne pouvons manquer de souligner les coïncidences qui peuvent être trouvées entre le Guernica de Picasso et la miniature intitulée “Le Déluge”que nous présentons dans la planche 6. Déjà dans l’introduction à la miniature du Haut-Moyen-Âge espagnole et dans la fiche de la Bible Sacrée de León nous avons commenté la relation possible entre les manuscrits espagnols de cette époque et l’art européen du début du Xxe siècle, Surtout avec le Picasso cubiste. Dans ce cas, la relation nous paraît encore plus évidente, surtout compte tenu de l’esprit de recherche de Picasso et de toutes les possibilités qu’a eues un artiste si célèbre et respecté, qui résidait d’ailleurs à Paris, d’étudier ce manuscrit à sa Bibliothèque Nationale.

 

Bibliographie

Historia de España de Menéndez Pidal: Tomos VI y VII*
SUMMA ARTIS: Tomos VIII y XXII
L’Art Préroman Hispanique: ZODIAQUE
Arte y Arquitectura española 500/1250: Joaquín Yarza
El Beato de Saint-Sever: Ms. Lat. 8878 De La Bibliotheque Nationale de Paris (Edilán)

Portails

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