BEATO DE NAVARRA
Caractéristiques principales
- Reference: París, Biblioteca Nacional. Nov. acq. lat. 1366.
- Dimensions: 347 x 237 mm.
- 314 pages de parchemin de grande qualité, en caractères carolina de transition à gothique, à deux colonnes de 37 lignes.
- 63 pages miniatures.
- Fac-similés disponibles : Codex complet: Millennium Liber.
Environnement historique
Il s’agit d’un codex qui, tant par son écriture que par ses images, a toujours été considéré comme d’origine espagnole. Nous savons, grâce aux nouvelles que donne sur lui le jésuite P. José Moret, qu’au Xviie siècle il existait encore dans la Bibliothèque de la cathédrale de Pampelune un ‘Beato’, qui a disparu à une date inconnue. En 1897, un manuscrit des mêmes caractéristiques, après être passé par plusieurs mains, est vendu à la Bibliothèque nationale de France, à Paris. Dans une étude ultérieure, il a été découvert que ce bienheureux portait adossé à l’intérieur d’une de ses tapas un document signé par le roi Charles III de Navarre en 1389, ce qui dissipe tout doute quant à sa concordance avec le bienheureux qui existait à Pampelune. Nous n’avons pas de nouvelles sur comment il était arrivé à la cathédrale de Pampelune.
Sa provenance est inconnue, certains experts supposant son origine dans un monastère de Navarre ou dans les Pyrénées françaises, tandis que d’autres l’associent à l’environnement de Silos, bien que pour le traitement spécial qui est donné dans sa mapamundi à la ville d’Astorga, qui est la seule à être signalée comme inscrite dans une roue dentée, on pourrait aussi penser qu’elle a été commandée, peut-être à un Cryptorium de León ou de Castille, pour une église de ce diocèse. Cependant, considérant qu’il correspond à la première version picturale, comme les bienheureux de San Millán et de El Escorial, tous deux créés dans le monastère Milianense à une époque où il appartenait au royaume de Navarre, il paraît raisonnable de considérer comme plus probable son origine navarraise ou riojano, dans les deux cas dans l’entourage de San Millán de la Cogolla et de la monarchie navarraise.
Description
C’est une copie du Commentaire de l’Apocalypse de Beatus de Liébana, daté du Xiie siècle, dans lequel le texte et ses magnifiques illustrations en font le dernier bienheureux qui correspond à la version picturale la plus ancienne du codex original et aussi le dernier de la deuxième version textuelle, celle considérée de l’année 784. Sa police, carolina de transition au gothique, de grande qualité, et ses multiples miniatures, dont le style correspond au roman complet, le tout intégré dans une structure qui, avec une technique et un sens esthétique totalement différents, respecte scrupuleusement celle d’un livre écrit quatre cents ans plus tôt, à une époque de conception millénariste, beaucoup plus sombre que le moment où cette copie a été créée, confèrent à ce rare manuscrit un intérêt très particulier.
Tant ses paroles, où l’on distingue les histoires, à l’encre brune, des commentaires, à l’encre rouge, que les illustrations, de couleurs vives, certaines en pleine page, nous parlent d’un travail bien fait. Dans ses peintures on utilise une gomme spéciale avec des reflets argéntèques, en remplaçant d’habitude la couleur bleue par le violet ou le violet. Le vert, l’ocre et le vermillon sont également courants et sont souvent utilisés dans les fonds.
On remarquera le trait vigoureux de ses dessins, qui dans certains cas occupent des cadres différents dans lesquels les feuilles sont divisées. En général, l’architecture représentée est clairement romane, dans laquelle les arcs sont en plein cintre ou lobés, bien que dans certains cas des arcs en fer à cheval apparaissent également. Cependant aussi bien par le mouvement de ses images, que par certains détails, comme le pliage des vêtements ou le soin dessin des mains et des pieds des figures, présentés habituellement dans des positions qui génèrent une certaine sensation de mouvement, semble indiquer que nous nous trouvons devant une œuvre qui, bien que romane, rompant en grande partie son hiératisme, commence à montrer la tendance naturaliste si significative du gothique.
En esa línea es muy interesante la opinión de Elisa Ruiz García y Soledad de Silva y Verástegui en su Libro de Estudio que acompaña al facsímil del Beato de Navarra editado por Millennium Liber, sobre la posibilidad de que haya sido creado en algún monasterio cisterciense, ya que parece ser que los Comentarios al Apocalipsis fue un libro que interesó especialmente a esta orden, pues de los últimos ocho o diez Beatos tardíos, fechados a finales del siglo XII y comienzos del XIII, cinco de ellos están relacionados con monasterios cistercienses.
Dans ce sens, l’opinion d’Elisa Ruiz Garcia y Soledad de Silva y Verástegui dans son livre d’étude qui accompagne le fac-similé du Bienheureux de Navarre édité par Millennium Liber, sur la possibilité qu’il ait été créé dans un monastère cistercien, est très intéressante, car il semble que les Commentaires sur l’Apocalypse a été un livre qui a particulièrement intéressé cet ordre, car des huit ou dix derniers bienheureux tardifs, datés à la fin du Xiie siècle et au début du Xiiie siècle, cinq d’entre eux sont liés à des monastères cisterciens.
Bibliographie
Historia de España de Menéndez Pidal: Tomos VI y VII*
SUMMA ARTIS: Tomos VIII y XXII
L’Art Préroman Hispanique: ZODIAQUE
Arte y Arquitectura española 500/1250: Joaquín Yarza
Beato de Navarra: Elisa Ruiz García y Soledad de Silva y Verástegui
Portails