Turismo Prerrománico > BEATO DE GINEBRA

BEATO DE GINEBRA

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (Ninguna valoración todavía)

Caractéristiques principales

Reference: Biblioteca de Ginebra, Ms lat. 357.

Dimensions: 250 X 160mm.

194 pages de parchemin en caractères caroline ronde et beneventana à deux colonnes avec environ 43-44 lignes par page.

65 miniatures en or.

Fac-similé : Codex complet: Siloé, arte y bibliofilia.

 

 

 

 

 

Étude du Beatus de Genève effectuée par notre collaborateur Jean-Luc Monneret dans lequel toutes les images du manuscrit ont été nettoyées numériquement. Appuyez sur l’image pour accéder.

Environnement historique

Ce surprenant manuscrit, jusqu’à présent inconnu, est apparu avec une copie de la grammaire de Prisciano lors du catalogage de la collection de livres anciens que la Congrégation de Saint François de Sales a déposé à la Bibliothèque de Genève en octobre 2007.

Rien n’est connu de son origine, puisqu’il manque les trente premiers feuillets et le feuillet final, bien que par le type de caractères il semble qu’il ait été créé au Xie siècle dans un monastère italien du Bénévent ou dans une zone voisine. On pense même qu’il pourrait procéder El mar de cristal y los siete ángeles con sus copasde Monte Cassino par les similitudes trouvées dans son écriture avec les magnifiques codex provenant de cette abbaye à l’époque de l’abbé Desiderio, qui arriva plus tard à la papauté sous le nom de Victor III. Cependant, l’existence de la lettre caroline ronde sur ses premières feuilles semble indiquer qu’un moine originaire du nord de l’Italie y est intervenu, bien qu’une étude approfondie soit en cours pour déterminer son origine, l’histoire du manuscrit, et ce qui pourrait être l’original dont on a copié et même à quelles familles textuelle et picturale on peut assimiler.

Selon les premières analyses effectuées, les deux manuscrits, la grammaire de Prisciano et le Bienheureux, ont été réunis en un seul volume avant le Xviie siècle et, selon une inscription existant dans la grammaire, l’ensemble se trouvait en 1792 à l’abbaye d’Aulps (Haute-Savoie)fondée en 1093, sécularisée pendant la Révolution française et détruite en 1824. Par quelques insriptions ajoutées au manuscrit, il semble qu’il ait été sauvé avant l’expropriation par un certain Jean Delerce-Mauris puis remis à l’Institut Florimont de Genève, également appartenant aux Missionnaires de Saint-François de Sales, qui l’ont déposé à la Bibliothèque de Genève en 2007.

Description

Cette surprenante découverte nous présente un premier Beato créé en Italie, l’autre étant le Beato de Berlin qui se croit aussi issu d’un monastère du centre ou du sud de l’Italie,Beato de Ginebra: El estanque de fuego y azufre mais déjà du Xiie siècle, qui jusqu’à ce qu’il ait été analysé en profondeur nous pose de multiples questions.

En effet, bien qu’aucune copie du Commentaire de l’Apocalypse de Beatus de Liébana n’ait été reçue en Italie avant la date à laquelle ce manuscrit a été daté, il n’y a aucun doute pour le moment que sa majeure partie est écrite en caractères -la beneventina- qui n’a été utilisée que dans le centre et le sud de l’Italie, bien qu’à l’origine on ait pensé qu’elle était d’origine espagnole en raison de ses nombreuses coïncidences avec la lettre wisigothe, puisque les deux proviennent de la uncial, ce qui a été bientôt jeté. Cela implique que, soit il a existé en Italie un Bienheureux qui lui a servi de modèle, bien qu’il ait pu être de manière transitoire, ou que celui-ci ait été développé dans un monastère espagnol par des moines venus du sud de l’Italie.

Il n’a pas non plus été possible d’étudier ses similitudes avec l’un des bienheureux connus, bien qu’il y ait des caractéristiques qui semblent évidentes, comme que ses miniatures n’occupent qu’une partie d’une colonne, sauf trois d’entre elles qui sont de demi-page ou page complète, ce qui semble indiquer que l’on part d’un original de la première version picturale, ou le fait que les images apparaissent sur fond blanc et ne sont ni encadrées ni intégrées dans un paysage, se rapprochant du modèle de Florent et très éloignées du style de Magius. Beato de Ginebra: El &ángel en el solCependant les illustrations, qui se situent à la manière habituelle des bienheureux entre la « storia » et l' »Explanatio » et respectent la structure et le contenu de l’original, ont très peu de rapport avec la miniature mozarabe, présentant un aspect et une composition peu soignés dans certains cas.

Bien qu’il soit en bon état, un autre fait à souligner est qu’il a été confectionné avec un parchemin de mauvaise qualité présentant de multiples imperfections, ce qui semble indiquer que sa création n’a pas été motivée par une commande importante. Plusieurs copistes y ont participé et l’ont complété en une seule phase, avec en parallèle le texte et les images, qui dans certains cas sont mélangés, ce qui donne à penser qu’au moins certains de ses feuillets étaient éclairés par le copiste lui-même.

On ne sait pas non plus de quelle version textuelle on est parti pour la confection du Bienheureux de Genève puisque, alors que l’année en cours de la période finale de son « Histoire de l’Humanité » est 786, ce qui ferait penser à la troisième version, mais le manque de certains des textes habituels dans les bienheureux de cette version, semble indiquer qu’il correspond à la première ou à la seconde.

Conclusions

En l’absence d’une meilleure connaissance des caractéristiques de ce codex, qui, nous l’espérons, sera analysé en profondeur prochainement, puisque Siloé annonce la remise d’un livre d’études avec le fac-similé du Bienheureux qu’il est en train de préparer, la signification de cette découverte est indubitable, car il nous présente un troisième Bienheureux créé en dehors de l’Espagne, puisque l’on ne connaissait jusqu’à présent qu’un seul d’origine française, bien que l’œuvre d’un moine espagnol, celui de Sain Sever, et un autre italien très tardif, celui de Berlin, dont seuls quelques fragments nous sont parvenus. Ce nouveau bienheureux vient confirmer la grande transcendance qu’a eue dans tout l’Occident européen la culture haut-moyens espagnole et, comme facette fondamentale, l’œuvre de Beato de Liébana.

 

Bibliographie

Historia de España de Menéndez Pidal: Tomos VI y VII*
SUMMA ARTIS: Tomos VIII y XXII
L’Art Préroman Hispanique: ZODIAQUE
Arte y Arquitectura española 500/1250: Joaquín Yarza

Portails

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

 

Partager sur:
Impression