APOCALIPSIS DE VAL-DIEU

L’Apocalypse du Val-Dieu, créé en Normandie vers 1330, fait partie d’un petit groupe de quatre codex apocalyptiques de grande qualité, tous de la même époque et de la même région, avec la particularité qu’il est le seul à inclure sa traduction en français.

Ce manuscrit illustré surprend par son excellent état de conservation. Quant à son histoire, on ne connaît pas son origine, bien que l’on sache qu’il provient du Nord de la France, peut-être de Normandie. Nous savons seulement qu’au Xviie siècle il était à la bibliothèque de la Chartreuse de Val-Dieu, puisqu’il a son exlibris sur le premier feuillet et que l’antiquaire et hispaniste anglais Tomas Rodd l’a vendu au British Museum en 1848.

Manuscrit qui, en plus du texte de l’Apocalypse de saint Jean de Patmos comprend le commentaire de Bérengaudo Il se compose de 108 pages de parchemin, d’une taille de 325X 225 mm, comprenant 83 images de demi-page en couleurs dorées sur des fonds décorés, certaines avec des bords foliaires partiels contenant des oiseaux et des animaux, initiales en couleurs ou dorées sur motifs colorés et texte en lettres carolines en latin et en français. Dans quatre des feuillets, la partie supérieure, c’est-à-dire les images, a été supprimée, le texte restant uniquement dans la partie inférieure.

Celui de Val-Dieu, comme les Apocalypses de Metz, de Lambeth et de Gulbenkian, également créés dans le nord-ouest de la France et aussi de grande qualité, avec lesquels il forme un ensemble extraordinaire parmi les apocalypses du Bas-Moyen-Âge, est lié au Pontifical de Guillaume de Treville et son programme iconographique basé sur les apocalypses anglaises de milieu du Xiiie siècle, dont il se distingue par une manière différente de présenter la conception des figures et des scènes de plus grand réalisme, qui confèrent une grande concrétion aux images fantastiques de l’Apocalypse, avec une technique épurée et une parfaite combinaison de couleurs dans laquelle il souligne la qualité des tonalités picturales de ses miniatures, extrêmement sophistiquées, riches en nuances et de grand réalisme dans le portrait des personnages, où ceux qui utilisent des tonalités chromatiques étonnantes et délicates, qui se combinent entre eux avec un grand sens esthétique.

Sur les quatre, l’Apocalypse de Val-Dieu est celle de la coupe la plus classique, la plus proche de l’esthétique romane. Il impressionne par la pureté de ses dessins, les véritables contours, le chromatisme brillant et délicat des scènes illustrées, ainsi que la beauté du design et l’extraordinaire lisibilité de sa calligraphie,