Description generale
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La monarchie wisigothe est une période très controversée qui, selon le moment de son analyse et de préjudices politiques déterminés, peut être considérée ou comme une époque de grand essor culturel pendant laquelle fut créée la base d’une culture autochtone, ou comme une époque de barbarie qui fut à l’origine de problèmes qui se maintiennent encore de nos jours.
En ce qui nous concerne, nous essayons d’offrir les informations historiques suffisantes pour que nos lecteurs puissent arriver à leurs propres conclusions.
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Pendant tout le Vème siècle oû eurent lieu les invasions, il semble peu probable que dans les emplacements des barbares et dans les noyaux hispano-romains aient fleuri de nouveaux styles artistiques.. Les wisigoths étaient jusqu’à lors un peuple nomade sans aucune tradition architectonique et qui se limitait a assurer ses conquêtes. Quant aux hispano-romains, situés principalement à l’est et au sud de la péninsule, ils ne semblent pas avoir subi beaucoup de revers lors de leur passage de la domination romaine à la wisigothe, gardant les mêmes structures administratives, religieuses et sociales ainsi que le style paléochrétien dans le domaine de la création artistique, héritier direct du romain qui existait depuis le IIIème siècle et qui aurait, comme exemples significatifs en Espagne, un ensemble de basiliques de style classique, construites alors dans cette région et aux Iles Baléares, dont nous ne gardons que les restes de leurs plans dans les gisements, et les mausolées de Centcelles-de grand intérêt, étant le seul édifice de cette période se conservant encore- et de La Alberca, construction à double voûte la plus ancienne connue en Espagne, suivis dans les siècles postérieurs d’autres monuments de même caractéristique tels que Santa Eulalia de Bóveda à Lugo, la Crypte de San Antolín dans la Cathédrale de Palencia où la Cámara Santa de la Cathédrale et Santa María del Naranco à Oviedo. De toutes manières, il ne reste que très peu de ruines de l’art paléochrétien dans notre péninsule et leur importance dépend plus de l’influence qui se reflète dans des monuments postérieurs que par les vestiges conservés jusqu’à nos jours.
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Le VIème siècle et la première partie du VIIème sont marqués par l’apparition de deux styles de construction importés qui auraient une grande influence dans le développement postérieur du préroman espagnol: le byzantin et celui des églises nord-africaines.
En 551, Justiniano, empereur de Byzance, envoya en Espagne une armée pour venir en aide à Atanagildo qui sétait soulevé contre le roi Agila. Quand celui-ci fut vaincu et assassiné, Atanagildo monta sur le trône et, en échange de l’appui des byzantins, dut accepter qu’ils s’emparent d’une partie des provinces Bétique et Tarragonaise, y restant jusqu’à ce que, en 624, ils furent définitivement expulsés par Suintila.
Pendant ces 73 ans, dans cette région du sud-est espagnol, l’influence culturelle de Byzance dut être assez importante et se reflèta dans les constructions de l’époque, dont il ne nous reste que le Baptistère de Gabia Grande, près de Grenade, couvert d’une voûte hémisphérique et avec des restes de décoration en marbre, verre, onix et des figures découpées dans des plaques planes en pierre, style qui rappelle celui des chancels apparus dans la basilique d’Elche, de la même époque et dont il ne reste que le plan avec une magnifique mosaïque aux inscriptions grecques. Aussi bien le type de décoration que les formes de couverture à base de voûtes se reflèteraient postèrieurement dans les constructions wisigothes.
Plus importante serait l’influence du style nord-africain. Par suite de la persécution des chrétiens par les vandales au nord de l’Afrique, un courant migratoire chrétien se produisit vers le royaume wisigoth qui, bien qu’arien, permettait la présence de communautés chrétiennes dans son territoire. L’apparition en Espagne de ces nouveaux groupes chrétiens, à une époque où le style architectonique wisigoth n’était pas encore défini, se débattant entre les influencs héritées du paléochrétien, celles qu’ils recevaient de Byzance à travers la Méditerranée et les caractéristiques propres de ce peuple germanique, se refléta immédiatement dans une grande partie des églises construites au VIème siècle.
La principale caractéristique de ces églises, en général de plan basilical, est la présence de deux absides opposées, ce qui obligea à situer les portes d’entrée sur les côtés oû habituellement se trouvaient des portiques adossés qui s’utilisaient parfois pour des enterrements et qui avaient le baptístère dans un compartiment extérieur à la basilique. Cette structure peut se voir dans plusieurs plans fouillés dans tout le sud et l’ouest de la péninsule, parmi lesquels se détachent ceux de La Cocosa et Casa Herrera à Badajoz, San Pedro de Alcánrara à Málaga et Torre de Palma au portugal.
Ce fut à partir de ces constructions que le style wisigoth commença à évoluer, cherchant une conception des volumes totalement différente de celle qui existait jusqu’à lors, basée sur le type basilical romain et qui se terminerait avec les magnifiques églises cruciformes de la dernière moitié du VIIème siècle.
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Dans certaines églises appartenant encore au VIème siècle et partie du VIIème, situées sur la frange centrale de la péninsule, nous pouvons observer un essai de modificatíon des plans basilicaux, fondamentalement dans les chevets ou fut ajouté une sorte de pseudotransept et dont la structure indique la recherche d’un espace intérieur pour le culte très différent de celui qui existait dans les basiliques classiques et qui annoncerait les églises cruciformes. Dans ce groupe celles de Cabeza de Griego et de Recópolis sont du VIème siècle, c’est à dire correspondant au rite arien, et San Juan de Baños, de style basilical à trois nefs et trois absides situées d’une façon très originale et Santa Lucía del Trompal à Cáceres, fort semblable à la précédente en ce qui concerne le chevet, appartiennent au VIIème siècle et sont par conséquent de claire provenance chrétienne. La construction fut malheureusement très pauvre au VIème siècle, à base de maçonnerie et brique, ce qui expliquerait peut-être qu’il ne reste de ces églises que les plans, sans aucune entière construction qui nous permettrait l’étude de leur structure originale. Grâce à l’état des ruines encore conservées nous pouvons voir que la décoration, à base de chapiteaux imitant le style corinthien , de chancels et de plaques décorées, généralement de dessins géométriques toujours taillés à deux plans, était riche mais de technique très simple. Cependant certaines églises du VIIème siècle, comme nous le verrons, d’une technique très supérieure aussi bien de décoration que de construction, sont encore de nos jours beaucoup mieux conservées.
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C’est au milieu du VIIème siècle que l’art wisigoth parvint à sa plus grande splendeur, tronquée par l’invasion arabe. Ce n’est que grâce à la découverte de plusieurs églises de cette époque, situées dans des zones éloignées des grandes agglmérations, que nous pouvons nous faire une idée de la beauté que dut atteindre l’architecture dans les villes importantes et dans lesquelles il ne reste actuellement que quelques exemples de décoration trouvés dans les gisements ou utilisés dans des constructions postérieures comme à Tolède, Mérida et Córdoba, trois des villes les plus significatives de l’Espagne wisigothe. C’est à cette époque que les essais antérieurs aboutirent à un style défini, tout à fait différent de ceux déjà décrits quant au type d’église, style qui serait par la suite développé à partir du XIème siècle dans l’architecture romane.
Dans la technique de construction, nous observons un grand progrès par rapport aux deux siècles antérieurs, la maçonnerie étant généralement substituée par l’utilisation de petites pierres de taille, très bien façonnées, placées en assises horizontales, évitant les jointures alignées verticalement et comme nous avons pu le voir dans le transfert de San Pedro de la nave, utilisant parfois des agrafes en bois entre les pierres de taille pour obtenir une plus grande fermeté de l’ensemble. En général les fenêtres sont étroites et avec une grande embrasure.
Une mention particulière mérite ce que nous pouvons considérer comme la caractéristique la plus importante de l’art wisigoth du VIIème siècle: l’utilisation de l’arc en fer à cheval. Il est important de souligner que ce genre d’arc ne semble pas être la conséquence de quelque influence extérieure, mais une apportation totalement autochtone, car déjà à l’époque romane il apparait comme décoration dans des stèles comme celle de Flavo qui se trouve au musée archéologique de León; même la porte de Santa Eulalia de Bóveda, environ deux siècles avant les églises cruciformes, possède aussi un arc en fer à cheval aux proportions parfaites, ce qui exclut la possibilité d’une importation postérieure.
Il y a de grandes différences entre ces arcs et ceux que l’on observe dans les édifices arabes postérieurs, parmi lesquelles nous pourrions souligner le fait que l’intrados soit prolongé d’un quart de rayon alors que l’extrados tombe verticalement à partir du centre, ce qui indique que la prolongation en fer à cheval n’est utilisée que pour des motifs purement décoratifs étant donné que tout l’effort est supporté par l’extrados, que les claveaux convergent toujours vers le centre et que la présence d’une clé de voûte centrale de l’arc n’est pas généralisée. Une autre caractéristique intéressante se trouve dans les impostes qui étaient encastrées dans le mur et leur extrémité supportée par une ou deux colonnes adossées.
En raison de leurs proportions parfaites, les arcs de San Juan de Baños, aussi bien ceux qui séparent les trois nefs que celui de l’abside centrale et l’arc du porche méritent aussi d’être mentionnés,sans oublier les magnifiques voûtes en berceau en forme de fer à cheval de San Pedro de la Nave, qui se terminent sur les quatre grands arcs supportant le ciborium. Mais le plus intéressant dans ce genre reste le splendide arc triomphal de l’ermitage de Santa María de Quintanilla de las Viñas, supporté sur une double imposte sans chapiteaux et pourvu d’une extraordinaire décoration.
L’emploi de l’arc en fer à cheval ne se limitait pas aux bâtiments religieux car il apparait aussi dans certaines constructions civiles de l’époque encore bien conservées, comme la Puerta de Sevilla à Cordoba ou le Puente de Pinos dans la province de Granada.
Quant à la forme du plan des églises de cette période, nous pouvons distinguer deux groupes très différents:
- Eglises de transition. Dans ce groupe sont inclus les édifices déjà nommés du VIIème siècle qui, conservant toutes les caractéristiques de construction et décoration de l’époque, peuvent être intégrés parmi ceux qui appartiennent à une étape de recherche de nouveaux types de chevet pour les plans basilicaux, comme San Juan de Baños et Santa Lucía del Trampal.
- Eglises cruciformes. Le premier bâtiment connu de ce genre est le Mausolée de San Fructuoso de Montelios à Braga (Portugal), construit par Fructuoso lui-même, qui dut entendre parler du Mausolée de Gala Placidia et l’église de San Vital à Ravena et répéta dans son propre mausolée la même structure en croix grecque de la première, mais avec un espace intérieur inspiré de San Vital. Nous pouvons considérer que, dans ce dessin du plan, les architectes wisigoths trouvèrent la solution à tous leurs essais de transformer la forme de leurs églises, au moins celles situées hors des principales villes, substituant le plan basilical auquel ils avaient essayé d’ajouter diverses formes de chevet, par le plan en forme de croix, qui s’étendit par la suite dans toute l’Europe avec l’art roman.
Les plans sont généralement en forme de croix latine, avec la nef de transept de la même hauteur que la principale et une tour de transept sur leur intersection. Les couvertures sont généralement à base de voûtes en berceau sur des arcs en fer à cheval et la présence d’une abside extérieure sur le mur du chevet, toujours orienté à l’est, et d’un porche sur le côté ouest protégeant la porte principale, semble assez courant.Dans le groupe d’églises cruciformes, nous pourrions distinguer deux périodes: dans la première, formée par Santa Comba de Bande, San Pedro de la Mata et y compris Santa María de Melque qui, bien qu’elle ait été considérée pendant longtemps comme mozarabe, il n’existe actuellement presque aucun doute en ce qui concerne son origine wisigothe vu sa grande similitude avec les deux autres. Dans celles-ci, le plan est une croix à une seule nef avec de petits compartiments adossés à ses côtés, sans doute postérieurs car, bien que toutes eurent initialement une origine funéraire, elles furent utilisées comme églises monacales, tandis que celles de construction postérieure furent construites directement dans ce but. Dans cette seconde phase sont comprises San Pedro de la Nave, Santa María de Quintanilla de las Viñas et San Giao de Nazaré qui, conservant la structure de base en forme de croix se composent déjà à l’origine de trois nefs, les nefs latérales étant distribuées en petits compartiments indépendants, sans doute utilisés, les uns pour des fonctions spécifiques du culte et d’autres comme cellules de moines inclus.
Bien sûr, outre les églises de ces deux types, il nous en est arrivé d’autres de cette dernière époque de l’art wisigoth, aux caractéristiques moins définies, ce qui rend difficile leur intégration dans l’un d’eux, comme la Crypte de San Antolín dans la cathédrale de Palencia ou San Pedro de Balsemao. En outre, nous avons une référence historique de beaucoup d’autres constructions dans les grandes villes, dont il ne reste que des vestiges de décoration réutilisés dans d’autres édifices postérieurs, mais que nous supposons avoir un but différent, une taille bien supérieure et, par conséquent, une structure très différente des églises rurales conservées jusqu’à nos jours. Il suffit d’observer que la basilique de Cabeza de Griego, avec un plan de 48m de long sur 26 de large, est, de loin, la plus grande que nous connaissons de cette époque et la seule située dans un siège épiscopal, bien que peu important.
PÉRIODES ET STYLES
Nous voyons donc que nous nous trouvons dans une période très difficile à analyser, pour de multiples raisons parmi lesquelles nous devons souligner les suivantes:
- Le manque de références historiques de presque tous les monuments étudiés et la disparition de presque tous les édifices de cet époque dont nous avons entendu parler.
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L’impossibilité de définir un ensemble concret de caractéristiques -sauf peut-être l’utilisation presque commune de l’arc en fer à cheval- qui pourraient s’assimiler à toute la période ou à l’un des styles possibles y appartenant. Aussi bien la forme des plans que la technique de construction, les formes de voûte ou les types de décorarion sont variables et s’entrecroisent de façon hétérogène et désordonnée, ce qui empêche, au moins jusqu’à présent, de définir des archétypes fiables qui aideraient à cataloguer les monuments. Ce problème est si complexe qu’il existe même des doutes pour déterminer si certains édifices sont d’origine wisigothe du VIIème siècle ou mozarabes du IXème ou Xème siècle étant donné que dans les deux phases, les constructeurs travaillaient sans aucun type de règle préalable, utilisant les éléments techniques et artistiques connus alors sans éprouver le besoin de suivre des modèles concrets.
- Ceux dont nous supposons la disparition seraient les édifices les plus importants de l’architecture wisigothe , qui auraient pu nous aider à comprendre l’ensemble difforme des restes parvenus jusqu’a nous: ceux situés dans les grandes villes, dont nous n’avons qu’entendu parler ou ne possèdons que quelques restes de décoration.
- . Un cas très significatif est la présence de pilastres pourvus d’une magnifique décoration végétale et géométrique considérée du VIIème siècle mais aucun édifice wisigoth muni de pilastres n’a été conservé,-à part un cas de pilastre avec décoration de figures humaines- tous étant pratiquement détruits.
Cependant, le besoin de regrouper, au moins par périodes, styles ou les deux à la fois, les monuments les plus significatifs qui nous sont parvenus, bien que ce soit sans une totale garantie de réussite, est évident. C’est pour cette raison que nous avons fait un possible regroupement, basé sur les principales caractéristiques de chacune des tendances ou styles décrits dans le paragraphe antérieur, le comparant et complétant avec les quelques dates connues et les paramètres historiques et géographiques les plus significatifs.
- Anterieurs au VIIème siècle
Comme nous l’avons indiqué, aussi bien en ce qui concerne leur structure que les connaissances géographiques et historiques généralement acceptées, nous pouvons distinguer les styles suivants:
Paléochrétien. Nous considérons dans ce groupe les deux mausolées de Centcelles et de La Alberca et un ensemble de basiliques de type classique, toutes à une ou trois nefs et une ou trois absides, situées dans le Levant et au sud de la péninsule: Baléares, Cataluña, Levante et Extremadura. Il est intéressant de souligner que toutes sont situées dans la région d’Espagne la plus romanisée, oû fut conservée presque sans variations la structure administrative, religieuse et sociale déjà établie avant la chute de l’empire. Une mention particulière mérite l’intéressant édifice de Santa Eulalia de Bóveda, de même période mais assimilable à aucun groupe.
Byzantin. Bien qu’il n’y ait aucun doute sur leur origine, nous pouvons en principe intégrer dans ce groupe, par leurs restes de décoration et leur situation dans la zone sous domination byzantine à l’époque de leur supposée construction, plusieurs basiliques de plan classique comme celles d’Elche, Játiva et peut-être celle d’Aljezares, et surtout le Baptistère de Gabia Grande. Dans ce cas, sa structure nous amène aussi à la considérer comme byzantine.
Nord-Africain. Si nous acceptons la présence de deux absides opposées comme l’élément qui différencie les églises construites par les chrétiens arrivés du Nord de l’Afrique, il semble sûr qu’ils s’établirent en Extrémadoure et au Sud-Ouest de l’Andalousie, ou fut trouvé un ensemble important de restes de ce genre. Une autre caractéristique très commune dans ces églises est la présence d’un baptistère extérieur.
Eglises de transition. Alors que tous les groupes antérieurs correspondent à des constructions dont nous n’avons aucune information historique mais nous savons qu’elles étaient situées dans la zone hispano-romaine, et étaient donc d’origine chrétienne, nous avons par contre suffisamment d’information des deux de ce groupe, celles de Cabeza de Griego et Recópolis, pour les dater et savoir qu’elles furent construites par les wisigoths et qu’elles appartiennent au rite arien. Dans les deux cas la basilique classique est modifiée par l’ajout d’une sorte de pseudotransept, peut-ètre pour les caractéristiques spéciales de ce rite.
- Constructions du VIIème siécle
Situées sur la frange centrale de la péninsule , c’est à dire, là où l’administration wisigothe avait le plus d’influence, elles forment l’ensemble le plus conflictif, étant donné que, par leur type de construction, de bien meilleure qualité que les constructions antérieures et parce-que quelques-unes sont encore bien conservées, elles furent longtemps considérées comme postérieures au IXème siècle. Ce fut Gómez Moreno , premier grand spécialiste espagnol de l’art médiéval, qui, dans la première moitié du XXème les classifia comme wisigothes du VIIème siècle. Bien que la date de certaines où même de tout le groupe soit encore discutable, nous acceptons leur appartenance à l’art wisigoth du VIIème s. vu que nous possédons de trois d’entre elles une datation assez sûre et, comme nous l’avons déjà expliqué, il y a entre elles beaucoup de coïncidences, comme le type de construction et de décoration, et l’utilisation de l’arc en fer à cheval. De plus, il nous semble impossible que les quatre situées dans le territoire antèrieurement arabe jusqu’au dernier tiers du XIème siècle aient été construites où reconstruites à l’époque mozarabe. Par la forme de leur plan, nous distinguons dans ce groupe deux types d’églises, toutes postérieures à la conversion de Recaredo et appartenant au rite chrétien.
Eglises de transition. Il s’agit de quatre édifices, deux difficiles à classifier et les deux églises du VIIème siècle dont le plan, de forme basilicale avec un chevet à trois absides séparées et un pseudo transept, semble continuer la recherche d’espaces de culte très différents de ceux créés dans les basiliques classiques. En rapport avec ce thème, nous croyons qu’une étude profonde des différences entre le culte à l’époque paléochrétienne, celui des communautés monacales nord-africaines, l’arien et le wisigoth chrétien serait fondamentale pour pouvoir interpréter l’architecture de cette phase.
Eglises cruciformes. Ensemble d’églises, toutes situées dans les milieux ruraux, qui nous offre l’évolution à partir du plan cruciforme pur d’un monument funéraire comme San Fructuoso de Montelios jusqu’aux plans plus complexes autour d’une structure cruciforme, utilisés dans les dernières églises monacales.
En ce qui concerne ce groupe, il serait intéressant de souligner l’importance de la vie monacale pendant les dernières années de la monarchie wisigothe, dont nous avons entendu parler grâce aux saints ermites qui se retirèrent d’une situation d’une certaine importance dans la société wisigothe pour créer des communautés monacales dont il reste encore d’intéressantes constructions haut-médiévales et des traditions de culte très significatives, comme San Frutos (Duratón, Cueva de Siete Altares), San Millán (San Millán de Suso) ou San Fructuoso (San Pedro de Montes, Valle del Silencio).