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Description Générale

Pendant le règne d’Alfonso III « El Magno ». les frontières du Royaume d’Asturies s’étendent jusqu’au Duero, affermies par une série de fortifications telles que Toro, Oporto, Zamora, Simancas, Dueñas ou Burgos. Cette large frange de terre fut surtout repeuplée de personnes qui, partant du nord surpeuplé, cherchaient de nouveaux espaces et de mozarabes qui fuyaient les problèmes, de plus en plus importants, des chrétiens en Al-Andalus. Deux groupes humains, avec beaucoup de points communs, qui créeraient une nouvelle société et une forme d’expression artistique rénovée, dans laquelle l’arc en fer à cheval serait réutilisé.

D’ordinaire, on entend par « Art Mozarabe » l’ensemble des manifestations artistiques chrétiennes qui se produisirent en Al-Andalus et dans le reste de la Péninsule Ibérique entre le début du Xème siècle et le milieu du XIème, et qui incluent les arcs en fer à cheval.

INTRODUCTION

 

A partir de la deuxième moitié du IXème siècle, se déterminèrent, aussi bien dans les territoires dominés par les arabes que dans les royaumes chrétiens, les conditions adéquates pour promouvoir l’émigration de vastes groupes de chrétiens qui vivaient en Al-Andalus, appelés mozarabes, vers lesSanta María de Lebeña. Siglo X territoitres chrétiens où ils s’intégrèrent sans problèmes, les uns comme les autres ayant maintenu le substrat culturel wisigoth et partageant religion, culture, beaucoup des coutumes et même une liturgie très concrète et clairement différenciée  de celles du reste de l’environnement européen.

 

Ces nouveaux habitants s’installèrent dans les nouvelles terres conquises, les partageant avec les habitants des anciens territoires chrétiens, fondamentalement entre les monts cantabres et le Duero. Dans cette zone de frontière qui, exposée à de continuelles razzias arabes, devait se maintenir dans un état d’alerte perpétuelle, ils créèrent peu à peu , avec l’appui de la monarchie astur-léonaise, de nouveaux villages et monastères, dans certains cas sur d’autres ruines antérieures ou sur quelques-uns des ermitages rupestres qui existaient depuis l’époque wisigothe.

 

L’élan créateur des mozarabes qui, après avoir vécu un siècle et demi sous la domination arabe, conservaient leurs religion et culture depuis l’époque wisigothe, ainsi que l’esprit de reconquête et de désir de promotion sociale qu’apportaient les chrétiens qui avaient dù se réfugier sur la corniche cantabrique avant la conquête arabe,  donna lieu à un nouveau mouvement artistique et culturel qui renforçait l’héritage wisigoth dans toutes ses expressions et qui s’étendit peu à peu de cette zone de repeuplement vers tout l’ensemble des territoires espagnols dominés par les chrétiens.

 

Cette nouvelle situation provoqua un changement radical aussi bien dans l’esprit et dans les formes en ce qui concerne la période asturienne, étant donné que le développement des nouvelles constructions et du reste des activités artistiques n’était plus dirigé directement, bien qu’appuyé par le monarque, ce qui permit de récupérer la liberté des formes dans le même esprit écclectique qui avait régné à l’époque wisigothe, et de retrouver une grande variété de structures dans lesquelles le seul élément réellement différent est une autre fois l’arc en fer à cheval, bien que désormais avec une plus grande liberté de formes. Comme dans la période wisigothe pendant laquelle la culture wisigothe et les différentes influences qui apparaissaient peu à peu comme la Nord-africaine ou la byzantine furent assimilées, sur un substrat essentiellement romain, dans cette phase appelée, non sans grandes controverses, « Art Mozarabe », de nouveaux éléments appris en Al-Andalus s’incorporèrent comme leur technique de couverture, l' »alfiz »ou les « modillons », enrichissant, sans trop le modifier, l’héritage du VIIème siècle.

 

L’ESPAGNE DU Xème SIECLE

 

Au début du Xème siècle la plus grande partie de l’Espagne était dominée par les arabes et sa capitale, Cordoue, se convertissait peu à peu en l’une des plus grandes, plus cultivées et plus riches villes du monde. Mais, en même temps, il existait une grande activité parmi les chrétiens-à partir de la conquête arabe il n’y avait pas de différence entre wisigoths et hispano-romains-, que nous pourrions diviser en quatre groupes de différentes caractéristiques en raison de leur situation géographique, leurs antécédents historiques et conditions politiques et sociales, mais avec une culture commune provenant de l’Espagne wisigothe, et un objectif commun: la reconquête des territoires occupés par les arabes. Avant de passer à l`étude de l’ensemble des manifestations artistiques qui se produisirent dans la péninsule Ibérique entre le premier tiers du Xème siècle et le milieu du XIème siècle qui configurent l’Art appelé « Mozarabe » il nous semble nécessaire de décrire la situation de l’Espagne vers l’an 900.

 

  I- Emirat de Cordoue

 

Au moment de l’invasion arabe, les hispano-romains, habitués à vivre sous domination étrangère pendant presque un millénium, et une partie des wisigoths qui restèrent dans ces territoires, s’adaptèrent sans trop de problèmes à la nouvelle situation vu que les arabes les traitèrent avec une grande tolérance et même dans certains cas ils arrivèrent à jouir d’un important niveau de pouvoir, comme dans les cas du comte goth Teodomiro à Murcia et celui de la famille Banu Qasi à Zaragosse, dont le nom provient du noble goth Casius qui se soumit au califat al-Walid et se convertit à l’islamisme sous sa Mezquita de Córdoba. Zona construida a finales del S. VIIIprotection, conservant ainsi le commandement des terres qu’il gouvernait antèrieurement au nom du roi Rodrigo. Pendant presque 150 ans, cette situation de tolérance fut maintenue et, durant cette période, quand une partie des chrétiens appelés « muladies », attirée par une culture supérieure et une façon de vivre beaucoup plus agréable devint peu à peu arabe et se convertit à l’islam, ce qui, en plus, lui apportait des avantages fiscaux, une autre partie importante, appelée mozarabe, se maintint, dans cette ambiance de permissivité, attachée à ses coutumes, sa culture et sa religion étant donné que, bien qu’il lui fût interdit de construire de nouvelles églises, elle put garder celles qu’elle avait au VIIème siècle.

 

Il est intéressant de souligner que, pendant cette période, non seulement se produisit une importante influence de la culture islamique sur les chrétiens qui vivaient dans leur territoire, mais aussi, bien que très peu analysée, celle de la culture espagnole sur les nouveaux conquérants. En fait, l’art musulman en Espagne contient d’importants éléments hérités de l’architecture romane et wisigothe. L’un des exemples les plus significatifs est la mosquée de Cordoue, construite à partir de l’an 785 sur la cathédrale wisigothe de San Vicente, dont nous savons que beaucoup de ses éléments furent réutilisés et dans la structure de laquelle nous trouvons des solutions architectoniques qui existaient déjà en Espagne, comme l’arc en fer à cheval ou l’utilisation d’arcades superposées, comme dans l’acqueduc romain de Mérida.

 

Mais deux évènements firent changer radicalement la situation des chrétiens de Al-Andalus:

 

    1. Vers l’an 850, la conversion croissante, voulue ou forcée, d’une grande partie des chrétiens à l’Islamisme et leur assimilation à cette société, à cause non seulement de nouvelles pressions mais aussi du grand attrait, d’un point de vue intellectuel et matériel, de la culture arabe, envenima peu à peu les relations entre arabes, muladies et mozarabes et finit par provoquer une violente réaction chez les mozarabes les plus orthodoxes. Dirigée principalement par Álvaro, un laïque, sans doute d’origine Bobastro. Restos de la basílica excavada.juive, et Eulogio, un prêtre qui fut évêque de Tolède, tous deux d’un haut niveau culturel et qui ont laissé un ensemble important d’oeuvres littéraires de thème religieux, une violente réaction se produisit parmi les chrétiens qui manifestèrent leur volonté de maintenir leur identité face à la croissante arabisation qui s’effectuait autour d’eux. Un important groupe de mozarabes, dirigé par San Eulogio, reçut volontairement un martyr dans le but de fortifier la foi religieuse de ses coreligionnaires. Malgré le concile extraordinaire convoqué à Cordoue par Abd-al-Rahman II en 852, pour essayer d’empêcher la folie du martyre publique des chrétiens, ceux-ci ne modifièrent pas leur attitude, ce qui  non  seulement engendra une cinquantaine de martyrs en moins de dix ans, mais compliqua aussi énormément les relations entre arabes et chrétiens et réveilla l’intérèt sur ce qui se passait là, aussi bien en Asturies qui, à ce moment-là était en grande expansion sous le règne d’Alfonso III le Grand, que dans l’Empire Carolingien, avec de grands intérêts sur la « Marque Hispanique » à laquelle s’était convertie celle qui, par la suite, serait la Catalogne.

 

  • Dans la seconde moitié du IXème siècle, dans un contexte de révoltes et de tensions dans l’émirat, surgit la silhouette d’un muladí, Omar ibn Hafsum-fils de Hafs, c’est à dire d’Alfonso- qui était à la tête d’une révolte contre l’émirat de Cordoue dans les montagnes d’Antequera et Ronda et crèe un royaume indépendant avec Bobastro pour capitale, dont les ruines,- parmi lesquelles se trouvait l’unique église mozarabe connue en Al-Andalus- se trouvent encore sur un pic presque inaccessible et, après s’être converti au christianisme, réussit à maintenir durant plus de 50 ans un royaume indépendant jusqu’à ce que, après sa mort, il fut conquis par Abd-al Rahman III (912-961) en 928.

 

 

Ces faits amenèrent un changement important dans la situation des mozarabes en Al-Andalus et favorisa l’émigration d’une partie importante vers les territoires chrétiens, surtout vers les zones récemment occupées à León et  en Castille, au nord de la ligne du Duero, emportant avec eux la meilleure tradition de la culture wisigothe qu’ils avaient maintenue avec tant de ferveur pendant un siècle et demi, ainsi qu’un important bagage de nouvelles connaissances apportées en Espagne par les arabes.

 

II-  Royaume Astur-Lèonais

 

Pendant ce temps, au nord, le royaume d’Asturies s’étend rapidement. En 910, Ordoño II transfert sa cour à Léon, mieux située qu’Oviedo, pour gouverner les territoires conquis par son père, Alfonso III el Magno (866-910) qui, pendant ses quarante trois ans de règne, avait donné une impulsion définitive à la Reconquête, étendant la ligne de conquête jusqu’au Duero, repeuplant aussi bien avec des gens qui provenaient de ses royaumes qu’avec des mozarabes, créant desSan Miguel de Escalada. Una de las primeras iglesias mozárabes. villages et des monastères, les protégeant avec des villes fortifiées comme Oporto, Toro, Zamora, Simancas ou Dueñas et créant les bases de la future Castille où il construisit la forteresse de Burgos. Du côté politique, il s`était uni par son mariage avec la famille royale de Navarre et s’était réaffirmé dans l’idée de récupérer toute l’Espagne en unissant les différents royaumes chrétiens sous un « Magnus Imperator », comme l’appelaient ses enfants. Dans ce même concept il fut un grand promoteur de la culture et initia la construction aussi bien d’oeuvres civiles, spécialement à Oviedo et León, que d’églises et  de monastères.

 

Cette atmosphère de développement du royaume -repeuplant de nouveaux territoires en créant de nouveaux villages et fondant de nouveaux monastères, dans certains cas sur les ruines de ceux qui existaient avant l’invasion arabe, l’arrivée d’importants groupes de mozarabes, des moines pour beaucoup d’entre eux, qui apportaient une tradition wisigothe maintenue avec grand intérêt dans de difficiles circonstances et enrichie par de nouvelles connaissances apprises des arabes, vivant en commun avec les nouveaux habitants qui provenaient des territoires du nord dans une monarchie qui se déclarait être le prolongement du règne wisigoth de Tolède, et aussi avec un sens profond de la culture qui, bien qu’avec d’importantes différences  en architecture, se basait aussi sur la culture wisigothe-, provoqua un mouvement culturel appelé « Art Mozarabe » mais qui, d’après nous et comme nous l’expliquerons en décrivant ses principales caractéristiques, devrait être considéré comme « Néowisigoth ».

 


III- Regne de Navarre et Pyrenées Aragonaises

 

Très différents sont les cas du royaume créé autour de Pamplune et celui des comtés du Haut Aragon, tous deux dans un environnement montagneux, qui, bien qu’ayant été occupés par les romains et les wisigoths, compte tenu de leurs conditions géographiques et du caractère indépendant de leurs habitants, n’avaient jamais été totalement intégrés. Contrairement à ce qui se passa dans le royaume asturien, les basques et les navarrais ne prétendirent pas, à l’origine, reconquérir les territoires perdus mais plutôt pouvoir conserver leur indépendance. Situés entre l’empire carolingien et le califat de Cordoue, ils passèrent jusqu’au milieu du IXème siècle par des époques de domination arabe et d’autres de relative indépendance, mais surtout ils furent dominés, ainsi que la Navarre française, par l’empire carolingien. Ce fut à la suite d’une seconde victoire sur les francs en 824 à Roncevaux- ne pas cofondre avec l’année 778 qui fut à l’origine de la légende de Rolland-, qu’avec Iñigo Iñiguez, considéré comme le premier roi de Navarre, se consolida l’autorité indépendante des Arista. Suivit une époque très turbulente de luttes, généralement associées avec le royaume arabe de Saragosse contre les cordobais, les Francs et aussi contre le royaume asturien.

 

Cette époque ne semble pas être une période de créations artistiques en Navarre,  ni de nouvelles constructions. Mais nous savons que, bien que le christianisme ait pénétré dans ces terres avec assez de retard en comparaison avec le reste de l’Espagne, il y avait déjà au milieu du IXème siècle en Haute Navarre un important ensemble de monastères, dont ceux de Eire, Cilla, Siresa, Igal et Hurgaspal, certains d’entre eux visités par San Eulogio et d’où il emporta à Cordoue une série de manuscrits de l’antiquité païenne et chrétienne, ce qui indique qu’il y avait déjà à ce moment-là  dans cette zone de grands ensembles monastiques, sans doûte depuis l’époque  wisigothe, avec des bibliothèques bien approvisionnées et même dans certains cas,  un « scriptorium ».

 

Cependant, il ne reste rien de cette période.Tous les vestiges hauts-médiévaux connus sont postérieurs à l’an 905 où les Abarca passent à détenir le pouvoir avec Sancho García. La nouvelle dynastie, avec une politique beaucoup plus expansionniste qui établit des alliances avec les Asturies, commença à s’étendre à travers les plaines de La Rioja et de Castille  à condition de rompre leurs bonnes relations avec les Banu Qasi de Saragosse, engendra les conditions nécessaires pour la création de nouvelles localités et de nouveaux monastères dans les territoires conquis qui, comme dans le cas du royaume léonais furent repeuplés aussi bien par des groupes provenant de Navarre que par des mozarabes, bien qu’ici, avec une tradition artistique locale beaucoup moins accusée, l’influence mozarabe soit plus significative. En fait, comme nous le verrons, il y a aussi de claires influences de l’art asturien dans certaines constructions navarres.

 


IV- La Marque Hispanique

 

La situation dans la « Marque Hispanique » était aussi différente. Elle resta très peu d’années sous le pouvoir des arabes. Déjà en 759 Pépin le Bref les avait expulsés de la Septimanie wisigothe et Louis le Peux prit définitivement Barcelone aux arabes en 801 avec une armée formée de chrétiens espagnols qui avaient fui  de Al-Andalus en France .

 

Pendant toute la période où se déroule l’Art Mozarabe, la Catalogne, nom qui n’était pas encore utilisé, continua à être un San Vicente de Obiols. Finales del siglo IXensemble de comtés qui´s’étendaient de part et d’autres des Pyrénées, dépendant de l’Empire carolingien et avec Narbonne pour capitale, bien qu’a partir de l’an 1000 les comtes aient commencé à jouir d’une relative indépendance. Pour toutes ces raisons, cette zone passe des constructions wisigothes aux mozarabes, sans presque aucune solution de continuité et il est très difficile de déterminer, pour beaucoup de petites églises rurales conservées, si elles sont d’époque wisigothe, d’anciens édifices wisigoths reconstruits par la suite ou de nouvelles constructions appartenant à ce que nous avons appelé l’Art Mozarabe.

 

Un autre fait à souligner dans cette région est l’influence de l’art carolingien dans les constructions les plus importantes de cette période, mais avec la curieuse circonstance que des deux styles de base des constructions religieuses reconnues dans l’art carolingien, dont les principaux exemples sont d’une part la Chapelle Palatine d’Aquisgran qui imite le style byzantin de San Vital de Ravena, et d’autre part l’église de Germiny-des prés, construite par le wisigoth Teodulfo, – émigré d’Espagne et qui parvint à être sous le nom de  Píndaro l’un des personnages les plus influents dans le royaume de Charlemagne (768-814) et évêque d’Orléans-, celui qui eut le plus d’en Catalogne fut le style de l’église de Germiny où nous pouvons voir une claire relation, aussi bien par sa structure que par son type de construction et l’utilisation de l’arc en fer à cheval, avec l’architecture wisigothe.

 

Le résultat de toutes ces circonstances fut qu’au commencement du Xème siècle la « Marque Hispanique » se trouvait aussi dans une ligne d’expansion, protégée des arabes par l’Empire Carolingien et avec un important essor artistique dont nous pouvons trouver les principales sources dans le VIIème siècle wisigoth.

 

Dans un environnement aussi complexe, on est arrivé à considérer l’Art Arabe comme l’ensemble des manifestations artistiques, y compris l’architecture, la sculpture, la peinture, la miniature et même la littérature et la musique, que créèrent les chrétiens dans les territoires dominés par l’Islam ainsi que celles qui se produisirent dans toute  l’Espagne chrétienne entre la fin du IXème siècle et le milieu du XIème, à l’exception des dernières constructions dans lesquelles l’arc en fer à cheval n’était  pas utilisé comme élément estructural et qui sont inclues dans un groupe considéré comme « Protoroman ». A partir de ce moment-là, la réforme clunisienne s’imposa – et avec elle l’Art Roman-, avec ses nouveaux modèles liturgiques et artistiques, et ordonnée par la papauté, acceptée et imposée par les dirigeants des différents territoires chrétiens malgré le grand rejet qui se déclara dans l’église locale.

 

CARACTERISTIQUES DE LA PERIODE MOZARABE

 

Avant d’analyser cette période, il est important de souligner que, contrairement aux périodes antérieures, il nous est parvenu en bon état des exposés de presque toutes les branches artistiques et l’information historique suffisante pour connaitre d’une manière assez ample la culture et l’ambiance politique et sociale de l’époque.

 

  • Sources historiques. Bien qu’avec les limitations inhérentes à une période si obscure, qui nous ont permis de développer Natividad. Antifonario de León. Siglo Xtoutes sortes d’interprétations et de théories, nous possèdons un important bagage d’informations sur cette époque. Cette information provient de sources et d’environnements très différents, comme une chronique écrite par les mozarabes à Cordoue, plusieurs chroniques et annales asturiennes sur les dernières années wisigothes et le commencement de la Reconquête, des chroniques navarraises et catalanes, multiples histoires musulmanes sur cette époque, références à l’Espagne dans des chroniques françaises et même d’autres sources documentaires comme des actes de fondation de monastères ou des donations royales, entre autres, qui offrent une ample information, même si elles ne coïncident pas toujours. Il faut aussi inclure dans ce chapitre les premiers poèmes épiques castillans, comme celui de Fernán Gonzalez, qui, bien que postérieurs nous donnent des informations sur cette période.
  • Littérature. C’est une période d’important développement de la littérature religieuse, faisant suite à la splendeur isidorienne de la phase antérieure, où ressortent toute la production d’Alvaro et San Eulogio de Córdoba, les multiples écrivains chrétiens auxquels ce dernier se refère dans ses « relations » sur son séjour en Navarre, toute la production littéraire des « scriptorum » léonais et castillans et même les poëmes de l’espagnol Teodulfo à la cour de Charlemagne. A cela il faut ajouter toute la littérature comprise dans la liturgie hispano-wisigothe, qui s’enrichit de façon significative dans cette période.
  • Musique. Ce fut aussi une période de créativité musicale, tout au moins dans le secteur liturgique. On conserve, en grande partie grâce au Cardinal Cisneros, des antiphonaires contenant les chants liturgiques de toute une année et les chants aussi bien de la période wisigothe que ceux développés dans la zone arabe et dans l’épanouissement musical qui se produisit par la suite dans les monastères léonais et castillans.
  • Miniature. Une facette fondamentale de l’art mozarabe est le magnifique ensemble de manuscrits conservés de cette période. L’art de la miniature atteignit un niveau extraordinaire à León et en Castille tout au long des Xème et XIème siècles. A partir de la tradition Arca de Noé. Beato de Fernando I, S. XIisidorienne et de l’importance qu’atteignirent dans toute l’Europe les « Comentarios al Apocalipsis » écrits par le Béat de Liébana à la fin du VIIIème siècle, dans les « scriptorium » de monastères comme San Miguel de la Escalada, Albares, Albeda, San Millán de la Cogolla ou Tábara entre autres, furent créés des antiphonaires, des copies des commentarios du Béat de Liébana, des Bibles et autres manuscrits enluminés d’une qualité et d’une originalité incomparables avec ce qu’il y avait en Europe jusqu’à lors. Leur influence dans la miniature et la peinture romanes à travers certains manuscrits, donnés aux monastères de la Marca Hispánica où ils furent copiés fut fondamentale. Même leur relation dans certaines tendances artistiques du XXème siècle est évidente. Comme exemple, nous pouvons rappeler que le parallèlisme entre certaines images du Guernica de Picasso et la Biblia Sacra de la Cathédrale de Léon, écrite par Vimara et peinte en miniature par le diacre Juan dans le monastère de Abellar en 920 pour l’abbé Mauro du monastère d’Albares fut largement analysé. Nous offrons dans cette web un espace spécial dédié à la « Miniatura Altomédieval española ».
  • Peinture. Représente le secteur le moins connu et d’analyse la plus compliquée. En principe, selon la documentation de l’époque, on sait qu’il y eut une importante tradition picturale influencée par l’art califal et nous pouvons démontrer que, pendant cette période, beaucoup d’églises étaient décorées avec des peintures murales, comme celles trouvées dans l’église de Wamba. Mais dans certains cas, comme San Baudelio de Berlanga, leur datation n »est pas claire, et, dans d’autres elle n’a pas été suffisamment étudiée. De plus, des restes de peinture méconnus antérieurement sont apparus actuellement et sont en procédé d’étude et de restauration. Parmi ces derniers nous considérons de grande importance les récentes découvertes de peintures murales dans les églises comme Santiago de Peñalba ou San Miguel de Gormaz, certaines d’entre elles en phase d’analyse préalable.
  • Sculpture. La sculpture de cette phase est toujours plane, en général taillée en biseau, continuant ainsi la technique de périodes antérieures et leurs thèmes sont habituellement végétaux et géométriques, avec très peu d’exemples de thèmes figuratifs. Elle se trouve surtout sur les chapiteaux, dans certains cas comme San Miguel de Escalada ou San Cebrián de Mazote, de grande qualité. Nous devons aussi souligner la décoration, généralement à base de dessins géométriques inscrits dans les lobules  des modillons en pierre ou bois qui soutiennent l’auvent de la toiture dans presque toutes leurs constructions.
  • Architecture. Au moment d’analyser les caractéristiques les plus importantes de « l’Art Mozarabe », nous nous rendons compte qu’il y a seulement trois particularités de base, l’une considérée comme la plus importante et qui consiste dans l’utilisation, dans tous les cas, de l’arc en fer à cheval, une autre dans le fait que dans presque toutes les églises, la porte soit située sur un côté, et la troisième qui nous semble beaucoup plus trascendentale , comme nous l’expliquerons, qu’il n’y ait aucune autre caractéristique commune.
  • En effet, dans les constructions chrétiennes de cette période, généralement d’églises, nous nous trouvons, du point San Baudelio de Berlaga. Estructurade vue de leur structure, face à toutes sortes de formes aussi bien de leurs plans que des élévations. Il existe des types de basiliques, d’une,deux et trois nefs, qui dans certains cas sont continues et de la même hauteur mais, qui dans d’autres, sont divisées généralement en trois tronçons très diffèrents aussi bien à l’intérieur qu’à l’extèrieur, églises cruciformes ou pseudocruciformes et même, comme à San Baudelio de Berlanga, en forme de cube, avec une abside et un double plan à l’intérieur. Nous trouvons des églises d’une, deux ou trois absides, et parfois avec des absides opposées. Quant à leur forme de couverture, certaines  sont totalement voûtées, en général avec des techniques très dépurées importées de l’art arabe, et d’autres ont un toit plat en bois; il se passe la même chose en ce qui concerne le matériel utilisé, il y en a de tous genres, depuis la plus pauvre maçonnerie jusqu’aux constructions en pierres de taille parfaitement travaillées. La décoration est aussi très variée bien que, dans certains cas, nous pouvons trouver des lignes communes, comme les grands modillons décorés en pierre ou en bois, quelques ensembles de chapiteaux ou les peintures murales trouvées dans certains cas avec de possibles ressemblances, détails qui ne nous paraissent pas suffisants pour définir un style.

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