SAN MIGUEL DE ESCALADA

Remarques préliminaires
Environnement historique

Description

Vue de l’extérieur, la structure de sa couverture originale était aussi habituelle dans les basiliques construites pendant le règne d’Alfonso III, comme Santiago de Gobiendes, San Salvador de Priesca et San Salvador de Valdediós: toit à deux versants dans la nef centrale et à un seul plan sur les côtés et le portique, offrant du côté sud un ensemble de plans parallèles qui correspondent aux couvertures du portique, de la nef latérale et celle de ce côté de la nef centrale. Actuellement, son aspect a perdu partie de cette esthétique, sans doute à cause d’une substitution de sa toiture au XIVème siècle, car les toits de la nef centrale présentent de nos jours une plus grande inclination que celle de sa construction originale qui sans doute correspondrait avec les lignes de décoration en dents de scie qui s’observent sur les murs est et ouest, un peu plus basse que la ligne actuelle du toit et parfaitement parallèle à ceux des nefs latérales. En outre, pendant les derniers travaux de restauration,les toits indépendants du portique et la nef sud furent substitués par un toit de plan unique qui couvre les deux espaces, enlaidissant l’esthétique de l’édifice. Quant au chevet, il présente une toiture à trois versants dans la chapelle centrale et à un seul plan dans les latérales, tous les trois moins hauts que la nef correspondante, avec la curieuse particularité, comme dans les églises asturiennes et quelques wisigothes, d’avoir une pièce isolée entre la coupole et le toit de l’abside centrale. Les toits de la nef et l’abside centrales se terminent en auvents supportés par de grands modillons à rouleaux habituels dans les églises mozarabes.
Seize fenêtres illuminaient l’intérieur de l’église; six de chaque côté de la nef centrale, sur les latérales, de même taille à l’extérieur, bien qu’à l’intérieur on observe l’alternance de deux types d’ébrasure, comme à San Cebrián de Mazote; trois autres dans le chevet, au centre de chaque abside, et une à chaque extrémité de la nef centrale, situées à une grande hauteur,une belle jalousie ajourée en pierre calcaire

La technique de construction est pauvre, en petites pierres, sauf dans les angles, la chapelle principale et le portique, faits à base de rangées de pierre de taille, et ses murs sont minces, entre 46cm dans les murs hauts et 75cm dans les zones d’effort majeur, ce qui indique que la possibilité de voûter les nefs fut exclue dès le début de sa construction.
Semi-adossée à la partie sud du chevet et au côté oriental du porche se trouve une construction romane des XIème et

Mais si l’extérieur de l’église est intéressant, nous nous trouvons en y entrant dans une atmosphère réellement spéciale. La première chose qui attire notre attention est la magnifique illumination que nous offrent les douze fenêtres latérales de la nef centrale, qui permettent de calibrer dès le premier moment l’original ensemble de solutions apportées par les moines de Cordoue dans l’une des premières constructions mozarabes des royaumes chrétiens, bien que la structure basique de l’église suive les mêmes normes que toutes les constructions asturiennes du royaume d’Alfonso III el Magno, mais remplaçant les piliers par des colonnes dans la séparation des nefs.
L’intérieur se divise en trois parties parfaitement différenciées: La

Quant à sa couverture, alors que les nefs et le carré du transept ont une toiture plane en bois, la centrale étant décorée

Mais ce qui convertit San Miguel de Escalada en représentant fondamental du mozarabe léonais est la qualité et la quantité de sa décoration sculptée, qui permet de parcourir le chemin tracé par la sculpture mozarabe, depuis ses origines basées sur l’art wisigoth avec les influence des types de chapiteau que nous trouvons dans la dernière période asturienne, jusqu’à la plénitude des ateliers mozarabes dans le royaume de Léon. Nous trouvons déjà un grand contraste entre la technique de construction de ses arcs, aussi bien intérieurs que du porche, et celle utilisée dans le reste de l’édifice. En effet, malgré leur forme compliquée, avec en général l’extrados décentré, et appuyés directement sur des chapiteaux, puisque normalement il n’y avait pas de cimaise, ils sont formés par des vousseaux taillés avec soin dans la pierre calcaire, avec des joints d’une perfection qui démontre une technique très dépurée, seulement comparable en Espagne et à cette èpoque à celle de la Mosquée de Cordoue. Quant à sa décoration, nous devons considérer trois ensembles très différenciés bien que tous les trois très significatifs et de grande qualité:
Frises. 25m de frises parcourent le transept et l’abside centrale, la plupart en pierre, bien qu’il y en ait en stuc dans l’iconostase et l’entrée à la chapelle principale. Nous y trouvons des motifs héritésde l’art wisigoth comme les tiges ondulantes ou des oiseaux picorant des grappes, et d’autres provenant de la culture islamique comme les figures animales et végétales, tels que palmiers et lions, tout cela traité d’une manière plus stylisée et flexible que dans la sculpture wisigothe, rappelant dans certains cas la miniature des Beatus mozarabes.
- Chancels. Les compartiments latéraux du transept étaient séparés du central, des nefs etdes absides latérales par des chancels en pierre, dont seuls huit sont conservés, le reste ayant été remplcé par des chancels lisses de même taille. Il se peut aussi qu’il y ait eu dans les arcs latéraux de l’iconostase deux autres chancels un peu plus petits. Leur décoration, composée de dessins géométriques, végétaux et animaux, ordonnés en général de façon symétrique en séries verticales, s’inspire, comme dans le cas des frises, aussi bien dans l’art wisigoth -Quintanilla de las Viñas et San Pedro de la Nave fondamentalement-que dans l’art des Omeyades au proche- Orient et en Afrique,bien que nous ne connaissions pas d’éléments de ce genre en Al-Andalus. L’un de ces chancels, dans un magnifique état de conservation, est situé dans le tympan de l’église romane adossée à notre basilique.
- Chapiteaux. Nous pouvons considérer qu’ils ont tous été construits, sauf cinq d’entre eux, à la même époque que la partie de l’église où ils sont situés, bien que dans certains cas ils furent taillés sur des éléments antérieurs. Il y a trois séries très différentes de chapiteaux, dans lesquelles nous pouvons voir le développement de la taille mozarabe dans le royaume de León.
La première série se compose de cinq chapiteaux asturiens, sans doute ramirenses, réutilisés. Deux d’entre eux sont situés entre le transept sud et sa nef, deux autres sur les deux colonnes exemptes des nefs les plus proches du chevet et le cinquième sur l’antérieure du côté sud. Ils sont de type corinthien, avec une décoration à base d’épaisses feuilles lisses, certains mutilés, et rappellent ceux qui se trouvent dans les portiques de Santa María del Naranco et dans l’intérieur de Santa Cristina de Lena.
Dans la deuxième série sont inclus les autres chapiteaux de
l’intérieur de l’église. Ils sont de style mozarabe, tous avec collerette et, en général deux niveaux de feuilles lisses ou une fine nervure centrale. Ils contiennent beaucoup d’autres types d’éléments décoratifs, les plus complexes étant ceux qui supportent l’iconostase, et les plus simples ceux qui se trouvent dans l’arc triomphal et qui n’ont qu’une ligne de feuilles.
C’est dans la dernière série, supposée postérieure de trente ans,
que la sculpture mozarabe atteint son meilleur moment: elle se compose des chapiteaux du portique, bien que ceux qui se trouvent sur les sept arcs occidentaux aient des caractéristiques très différenciées des cinq autres. Tous ont une collerette asturienne et sont taillés à TREPAN, semblables à ceux de Santiago de Peñalba, San Cebrián de Mazote et Santa María de Wamba.
Pour le moment, aucune trace de l’église wisigothe antérieure n’a été trouvée, bien que, d’après les caractéristiques de l’édification mozarabe, de plan si semblable au plan classique asturien et si différent des constructions wisigothes, sans oublier que l’on n’y ait trouvé aucun élément structurel antérieur, il semble improbable qu’elle se trouve sous l’église actuelle. Cependant, dans la dernière campagne de fouilles, un ensemble d’édifications de plusieurs époques a été découvert au nord de l’église, quelques-unes lui sont contemporaines, qui semblent faire partie des constructions monacales du Xème siècle. Il ne faut pas oublier qu’il se trouvait sans doute à San Miguel de Escalada un « scriptorium » qui put produire l’un des Beatus les plus importants de la miniature mozarabe et qui actuellement se trouve à la bibliothèque Morgan de Nueva York.
Conclusions

Autres informations intéressantes
Moyen d’accès: Sortir de León par la route N-601 direction Valladolid. A 15kms environ, après Villarente, prendre la LE-213 direction Gradefes. A environ 10kms est annoncée à gauche la déviation à San Miguel de Escalada, continuer 5kms. Total: 30kms
Coordonnées GPS: 42º 34′ 16,86″N 5º 18′ 10,32″W.
Téléphone d’Information: Mairie de Gradefes, rue Consistorio, 2 24160 Gradefes (León)
Téléphone: 987.333.153. On peut aussi se mettre en contact avec la gardienne: Isidora, téléphone: 609.859.810.
Horaires des visites: D’Octobre à Avril, de mercredi à samedi de 10 à 14h et de 16 à 18h. De mai à Septembre et de mercredi à samedi, de 10 à 14 et de 17 à 20h. Le dimanche ouvert seulement de 10à 15 et le lundi et mardi: fermé
Bibliographie
Imagen del Arte Mozárabe; José Fernández Arenas
SUMMA ARTIS: Tomo VIII
L’Art Préroman Hispanique – L’Art Mozarabe: Jacques Fontaine(ZODIAQUE)
Arte y Arquitectura en España 500/1250: Joaquín Yarza
Historia
de España de Menéndez Pidal: Tomo VI
Historia de España de Menéndez
Pidal: Tomo VII: Claudio Sánchez Albornoz
Portails